C’est la question que se posent plusieurs personnes cette semaine après l’annonce ce week-end de la renégociation réussie du «contrat chinois» de 2008 en République démocratique du Congo. Le Président Tshisekedi a-t-il réellement réussi à rééquilibrer la balance d’un contrat dénoncé inégal et léonin par certains.
Lors de sa prestation de serment il y a une dizaine de jours, le président congolais annonçait une enveloppe de 7 milliards de dollars US supplémentaires qui résulteraient du nouveau contrat et sans donner plus de détails.
Le week-end dernier, les deux parties ont confirmé la renégociation du contrat et ont en effet évoqué la somme de 7 milliards US, mais il semble qu’il ne s’agit pas exactement de ce que le président congolais ou d’autres autorités du pays ont laissé entendre au cours de ces derniers jours.
Les 7 milliards USD représentent la valeur totale des infrastructures qui devront être construites dans le cadre du contrat dans sa globalité. Ce qui inclut les versements qui avaient été opérés lorsque les infrastructures étaient évaluées à 3 milliards dollars US. Donc la somme à verser devrait s’élever autour de 5 à 5.5 milliards de dollars.
Il est indéniable que le contrat renégocié soit une victoire politique pour Félix Tshisekedi sur laquelle il pourra surfer pendant un moment. Quand on sait combien la tension avait été forte entre les deux parties, il n’était pas certain qu’il parvienne à obtenir quoi que ce soit de Pékin.
Cependant, il n’est pas certain qu’il s’agisse d’une réelle victoire pour la RDC en soi ou que les deux parties soient parvenues au rééquilibrage tant vanté par la partie congolaise. Il n’est pas certain que la RDC en soit ressortie réellement gagnante.
Une lecture attentive des nouveaux termes de contrat – du moins ceux qui ont été rendus disponibles – révèle comment Pékin a su maintenir l’essentiel de ses avantages sans faire perdre la face au président congolais qui ne jurait que par la renégociation de ce contrat.
Comme pour le conflit de TFM qui opposait CMOC à la Gécamines, la partie chinoise sera parvenue à négocier à la baisse, très largement, les revendications financières de la partie congolaise et à ventiler leurs paiements sur plusieurs années.
Au-delà des termes renégociés, le gros du problème pour la RDC proviendra très certainement des conditions dans lesquelles ce nouveau contrat sera exécuté. Les mécanismes d’exécution qui seront mis en place par la partie congolaise lorsqu’il s’agira de décaisser les fonds, de les répartir ou de choisir les contractants révéleront combien la bonne gouvernance se sera améliorée ou pas en RD Congo.
Avec projetafriquechine.com