Mboso vise du doublé

Pour la deuxième fois en deux législatures successives, Christophe Mboso préside le bureau d’âge de l’Assemblée nationale. En d’autres termes, l’élu de Kenge conserve son record du député le plus âgé. Et comme il y a cinq ans, l’ambition du président sortant de la chambre basse serait de se maintenir au perchoir pour le quinquennat qui inaugure le deuxième mandat du président Tshisekedi.

Sauf que les circonstances ne sont plus les mêmes. L’euphorie qui avait résulté de la création de l’Union sacrée de la Nation et le renversement rocambolesque de la majorité parlementaire et partant, du bureau Jeanine Mabunda. Les cendres de l’éphémère coalition FCC-CACH étaient encore chaudes que Mboso retournait sa veste et passait dans le camp opposé où il se distinguera parmi les plus acharnés défenseurs d’un tshisekedisme triomphant et prompt à piétiner les textes législatifs.

La multitude de regroupements et partis politiques (on en compte plus de 900), ne sont pas prêts à donner un blanc-seing à celui qui, au cours des trois années passées à la tête du bureau de l’Assemblée nationale, a mené à la baguette des débats tronqués à sa guise.

La grogne suscitée par les résultats controversés des législatives, couplée au mécontentement généralisé au sein même de la majorité sont autant d’écueils de taille à l’ambition boulimique de Mboso de se maintenir au perchoir d’une part. De l’autre, on voit mal l’UDPS et la ribambelle de ses alliés consentir à laisser la présidence de la chambre basse à un ancien kabiliste reconverti en disciple de l’idéologie tshisekediste.

L’avenir dira si ses dithyrambes répétées à l’adresse du chef de l’État, dans des envolées dignes des belles heures du mobutisme, lui permettront de gravir les marches qui conduisent au perchoir tant convoité. En effet, un simple coup d’œil dans la salle des congrès du Palais du peuple donne froid dans le dos, par la présence de grosses pointures qui toutes s’affichent volontiers comme les plus écoutés de celui à qui appartiennent les clés du royaume. Un Félix Tshisekedi qui n’aura que l’embarras du choix parmi les centaines de sympathisants à la fidélité discutable.

Le doublé pour Christophe Mboso ne semble pas aller de soi, tant il est quasiment certain que sa présidence de l’Assemblée nationale ne lui a pas fait que des amis. En embuscade, ses détracteurs s’impatientent déjà de le voir siéger à leur côté dans l’hémicycle et qui sait ? L’heure sera alors venue de lui faire avaler à leur tour des couleuvres, exercice dans lequel il excellait encore il y a peu.

Econews