Remonté contre l’assassinat de son cadre à Luiza, Delly Sesanga : « Fabrice Fwamba a payé le prix de son refus de la compromission avec un pouvoir décadent »

Candidat déclaré à la présidentielle de 2023, Delly Sesanga, leader d’ENVOL, a dénoncé, mardi 25 avril 2023 à Kinshasa, l’assassinat de Fabrice Fwamba, président fédéral de son parti politique Envol dans le territoire de Luiza (Kasaï Central) le même jour. Selon les premiers éléments à sa disposition, Sesanga soutient que le responsable territorial d’Envol a été abattu à cause de ses opinions politiques. A travers un point presse, animé au siège de son parti, le patron d’Envol dénonce et condamne les actes barbares dont sont victimes sa formation politique et ses militants. Sans se décourager dans son combat politique, il est convaincu que « Fabrice Fwamba a payé le prix de son refus de la compromission avec un pouvoir décadent ».
Un jour triste pour le parti politique Envol, cher à Delly Sesanga, député national, élu de Luiza, dans le Kasaï Central. Un de ses fidèles combattants, en la personne de Fabrice Fwamba, a été sauvagement abattu en plein Luiza, fief électoral du député Delly Sesanga.
En effet, Fabrice Fwamba, le numéro 1 d’Envol dans le territoire de Luiza, a été abattu aux petites heures du mardi 25 avril 2023. Alors qu’il opérait une transaction financière dans une cabine téléphonique, un jeune, identifié, selon les témoins, comme membre du parti au pouvoir, lui a assené deux coups mortels de barre de fer à la tête. En s’effondrant, il a rendu l’âme, rendant presqu’inutile toute assistance médicale.
Selon les autorités locales, le meurtrier serait un fou. Chose qu’on n’admet pas du côté du parti politique Envol qui privilégie la piste d’un meurtre prémédité.

Sesanga se déchaîne
C’est par un point de presse que le président national Delly Sesanga s’est exprimé pour dénoncer et désapprouver cet acte barbare. Lors de ce point de presse tenu au siège du parti, à Kinshasa, l’élu de Luiza a condamné, avec la dernière énergie, le meurtre de son fédéral à Luiza (Kasaï central).
A la même occasion, Delly Sesanga a fait savoir que cet acte n’est pas un acte isolé. Sa formation politique, ses militants et lui-même sont victimes de plusieurs faits. Sur la liste, il faut citer notamment l’interpellation, par des agents de services de renseignements, de Norbert Dibelayi et de Maître Ben Ntumba, tous deux partisans du regroupement politique Dynamique pour la refondation du Congo, proche de Delly Sesanga.
Lors de ce point de presse, l’élu de Luiza a fait remarquer qu’«aujourd’hui, le pouvoir de l’Union sacrée du régime Tshisekedi donne enfin le vrai visage de ce qu’il est. Il se fait remarquer par l’excès de violence contre les populations innocentes, chose que tous les démocrates de tout bord, de toutes les forces acquises au changement, désapprouvent. Une désapprobation parce que nous nous sommes battus dans ce pays contre la violence, nous nous sommes battus dans ce pays pour la liberté des citoyens, et nous nous sommes battus pour qu’il y ait un Etat qui sécurise chacun, indépendamment de ses opinions politiques ».
A l’en croire, l’Etat de droit est en péril. Les actes d’injustice dénoncés ça et là mettent en cause l’Etat de droit prôné par le Chef de l’Etat.
«Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est une dérive grave qui mérite d’être dénoncée, d’être réprouvée avec la dernière énergie par tous les Congolais, convaincus que seule la démocratie peut bâtir un Etat solide dans notre pays », a-t-il déploré.
Il pense que le pouvoir actuel plonge dans des pratiques qu’on devrait considérer comme des pratiques dépassées.
Il faut noter que Fabrice Fwamba a été assassiné en plein jour. Père d’une cinquantaine d’années, il était engagé depuis plus de vingt ans aux côtés de l’honorable Delly Senga. Il était acteur du développement et de la jeunesse dans le territoire de Luiza.
Selon son parti politique, Fabrice Fwamba a payé «le prix de son engagement, de son refus de la compromission avec un pouvoir qu’il jugeait décadent, une résistance à la dictature dans un contexte où on a toujours imposé une sorte de pensée unique». Par ce fait, «l’Envol a perdu un défenseur de son projet de la refondation du Congo, sauvagement et lâchement abattu », a regretté Sesanga.
De Luiza, on rapporte que le meurtrier a été appréhendé par les services de la police. Au sein du parti cependant, les premiers éléments en sa possession indiquent que M. Fabrice Fwamba a été « victime de ses opinions, de l’intolérance politique que l’on a érigé aujourd’hui en un système ».

Le combat se poursuit
Sesanga n’attend pas baisser les bras : «Cette pratique, j’entends le dire haut et fort, ne va jamais décourager ni l’Envol, notre parti, de poursuivre ce combat contre un système désormais dictatorial et dont on connaît le visage, ni à poursuivre les ambitions que nous portons pour une alternance politique en 2023, parce que notre peuple le mérite ».
Déterminé à aller jusqu’au bout de son engagement politique, Delly Sesanga a invité les Congolais en général, et ses militants, en particulier, à la résistance, rappelant «qu’aucune opinion, qu’aucun discours, qu’aucune tendance ne peut faire conduire un citoyen libre à la mort comme sanction de son engagement politique ». Il a fait remarquer que les partis politiques et les associations ont la liberté d’opinion et, qu’en dehors même des bureaux de campagne, ils ont le droit de porter haut et fort les valeurs qu’ils défendent.
Par conséquent, faire les libertés fondamentales «sont des pratiques dépassées qu’on doit combattre et dénoncé avec la dernière énergie », a-t-il conclu.

Tighana MASIALA