Elu à la fois sénateur de la province du Maniema et député national de Kindu, sa ville natale, Matata Ponyo Mapon subit toujours de graves violations de ses droits et libertés fondamentales.
Dans le Maniema, des voix s’élèvent pour condamner cet acharnement injuste sur un parlementaire, censé jouir pleinement de ses immunités.
C’est le cas de la jeunesse estudiantine de Maniema, réunie au sein du «Mouvement International des Etudiants Catholiques (MIEC-PAX ROMANA), Bureau provincial du Maniema», qui vient de saisir officiellement le Président de la République, avec ampliation aux présidents de deux chambres du Parlement (Sénat et Assemblée nationale), pour leur faire part de leur désapprobation face au martyr imposé à l’élu de leur province.
Pour que leur pétition, datée du 19 février 2022, ne reste pas lettre morte, ces étudiants du MIEC-Maniema, ont fait, jeudi au CEPAS à Kinshasa, leur déclaration devant la presse.
Face aux graves violations des droits et libertés fondamentaux reconnus au sénateur Matata par tous les instruments juridiques internationaux et nationaux, les pétitionnaires, qui se reconnaissent parmi les forces vives du Maniema, disent avoir signé une pétition pour : «demander à toutes les institutions de la Républiques en général, et en particulier à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, en sa qualité de garant de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions, de respecter et faire respecter les dispositions de l’article 168 de la Constitution en application de l’arrêt RP 0001 du 15 novembre 2021 de la Cour constitutionnelle; demander au Sénat de restituer à l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon ses immunités parlementaires en vertu de la Constitution et de son Règlement intérieur; solliciter le recouvrement des droits et libertés fondamentaux de l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon, notamment son droit aux soins médicaux appropriés à l’endroit de son choix, son droit de mouvement tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, etc. ; demander à la communauté internationale en général, et au secrétaire général des Nations Unies, à leurs excellences Messieurs les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, des représentants de l’Union africaine, en particulier, de se pencher sérieusement sur le dossier de l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon; recommander aux acteurs politiques du pays à privilégier à tout prix la recherche de l’intérêt général dans leur conquête du pouvoir, dans le strict respect des valeurs modernes en général, et congolais en particulier».
Voici leur lettre au président de la République et leur pétition.
Econews
A Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat (avec l’expression de nos hommages les plus déférents)
Excellence Monsieur le Président de la République,
Nous avons l’honneur de soumettre à votre Haute Autorité la pétition des forces vives de la province du Maniema relative à l’objet émargé, et de vous en souhaiter bonne réception.
En effet, faisant suite à la lettre n°Nat-Sénat-MMA-002-2021 des députés nationaux et sénateurs du Maniema adressée à votre Haute Autorité en date du 19 août 2021, du reste demeurée sans suite à ce jour, les forces vives du Maniema, inquiètes du statu quo observé dans le traitement du dossier de leur élu, ont initié la pétition sus-émergée, signée par plus de 25.000 personnes, pour solliciter l’implication personnelle de votre Haute Autorité, en votre qualité de garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions, pour que l’Honorable Sénateur Matata Ponyo Mapon recouvre pleinement ses droits et libertés fondamentaux conformément à la Constitution et aux lois du pays.
Dans l’espoir que la présente retiendra la bienveillante attention de votre Haute Autorité, nous vous prions d’agréer, excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de nos hommages les plus déférents.
Pour le Bureau provincial du MIEC-Maniema
Hervé Mandji
Président
«Pétition contre les graves violations des droits et libertés fondamentaux du sénateur Matata Ponyo Mapon, élu de la province du Maniema »
A l’initiative du Bureau provincial du Mouvement international des étudiants catholiques/Maniema (MIEC), nous, forces vives de ladite province, toutes tendances et thématiques confondues, sommes consternés par les graves violations des droits et libertés fondamentaux de notre élu, l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon, voici bientôt une année, à la suite de deux procédures judiciaires initiés à son encontre à savoir : «débâcle du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo» et «indemnisation des victimes des biens zaïrianisés ».
Pour mémoire, en dépit des irrégularités de procédures observées pendant l’instruction des dossiers susdits, la Cour constitutionnelle, par son arrêt n°RP 0001 du 15 novembre 2021 rendu en premier et dernier ressort, a définitivement clos le dossier «débâcle du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo ». Cet arrêt a, par ailleurs, été publié par le Journal Officiel de la République Démocratique du Congo.
Au demeurant, les forces vives de la province du Maniema sont très étonnées de constater que le Procureur général de la République près la Cour constitutionnelle, Monsieur Jean-Paul Mukolo, s’emploie sans discontinue à s’acharner contre notre élu, l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon, malgré la décision de la Haute Cour qui n’est susceptible d’aucun recours et immédiatement exécutoire. En effet, aux termes de l’article 168 de la Constitution, les arrêts de la Cour constitutionnelle «sont obligatoires et s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers».
A cet effet, les forces vives du Maniema s’inquiètent du silence coupable des pouvoirs publics de notre pays, eux qui sont chargés de faire respecter les lois et règlements de la RDC face à ce qu’il convient d’appeler « abus de pouvoir » de l’omnipotent Procureur général de la République près la Haute Cour, monsieur Jean-Paul Mukolo.
Tout en s’interrogeant sur les motivations réelles du rebondissement du dossier Bukanga Lonzo, les forces vives du Maniema rappellent que par le réquisitoire n° 14229/RMP/0001/PG.C.CONST/MOP/2021 du 15 mai 2021 adressé au Sénat, l’omniprésent Procureur général de la République près la Cour constitutionnelle, monsieur Jean-Paul Mukolo, avait clairement indiqué que le dossier Bukanga Lonzo qui était en instruction en son temps au Parquet général près la Cour de cassation, lui avait été transmis par son collègue, pour disposition et compétence.
Dès lors, tout porte à croire qu’il s’agirait-là, ni plus ni moins, d’un acharnement politique orchestré contre notre prochain champion, lequel vise à écarter un cheval méritant de la prochaine course présidentielle.
En conséquence, face à ces graves violations des droits et libertés fondamentaux reconnus à notre élu par tous les instruments juridiques internationaux et nationaux, nous, forces vives du Maniema, avons signé cette pétition pour :
-demander à toutes les institutions de la Républiques en général, et en particulier à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, en sa qualité de garant de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions, de respect et faire respecter les dispositions de l’article 168 de la Constitution en application de l’arrêt RP 0001 du 15 novembre 2021 de la Cour constitutionnelle;
- demander au Sénat de restituer à l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon ses immunités parlementaires en vertu de la Constitution et de son Règlement intérieur;
- solliciter le recouvrement des droits et libertés fondamentaux de l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon, notamment son droit aux soins médicaux appropriés à l’endroit de son choix, son droit de mouvement tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, etc.;
- demander à la communauté internationale en général, et au Secrétaire général des Nations Unies, à leurs excellences Messieurs les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, des Représentants de l’Union africaine, en particulier, de se pencher sérieusement sur le dossier de l’honorable sénateur Matata Ponyo Mapon;
-recommander aux acteurs politiques du pays à privilégier à tout prix la recherche de l’intérêt général dans leur conquête du pouvoir, dans le strict respect des valeurs modernes en général, et congolais en particulier.
Fait à Kindu, le 19 février 2022
Les pétitionnaires