On a assisté, il y a quelques jours, à une grandiose cérémonie où les Forces armées de la République Démocratique du Congo, accompagnées des éléments de la force régionale de l’EAC (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est) s’étaient enlacés, la main dans la main, pour saluer le départ des terroristes de M23 de la cité de Kibumba dans le territoire de Rutshuru, en province du Nord-Kivu. Tout le monde a salué le geste.
A la force régionale de l’EAC, on a salué un acte qui allait dans le sens de faciliter… la mise en œuvre de l’accord conclu dernièrement à Luanda. Tous ont donc applaudi un acte qui allait dans le sens de baliser la voie pour une paix durable dans la partie Est de la RDC.
Il se fait cependant que la force régionale de l’EAC est passée outre ses attributions. En réalité, elle n’est plus une force qui est venue aider les Forces armées de la RDC à combattre les terroristes de M23. Elle se fait plutôt passer pour une force d’interposition qui empêche juste aux terroristes de M23 de progresser au-delà de leur zone d’influence.
Voilà une situation qui embarrasse les observateurs les plus lucides. Tout se passe comme si la RDC a accepté volontairement de céder une partie de sa souveraineté au nom des accords qui remettent en cause l’intégrité de son territoire tel qu’hérité de la conférence de Berlin de 1885.
Qu’est-ce qui se trame en fait ? On ne doit pas se gêner de le dire. Les pays de l’EAC ne jouent pas franc jeu. Ils sont inscrits dans un agenda qui ne cadre pas forcément avec celui de la RDC.
On ne cessera jamais de le rappeler. L’adhésion de la RDC à l’EAC a été une grave erreur. On s’est presque jeté dans la gueule du loup – sans le savoir en tout cas. En tournant le dos à la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), on croyait avoir la sécurité d’un nouveau partenaire, l’EAC. Kinshasa s’est en réalité trompé sur toute la ligne.
Aujourd’hui, la RDC doit se battre pour sa souveraineté, après avoir céder volontairement une partie de son territoire à la force régionale de l’EAC et reconnu la toute-puissance des terroristes de M23 sur une partie du territoire de Rutshuru.
Pour dire vrai, Kinshasa a été roulé dans la farine.
Econews
