C’est par un communiqué de presse daté du 23 octobre 2023 que l’IGF (Inspection générale des finances) a informé l’opinion publique du blocage par ses services d’un paiement de 27 millions USD en faveur de l’entreprise égyptienne Samcrete, chargée de la construction de la route Kananga – Mbuji-Mayi, suivant une convention signée entre l’Etat congolais et la République Arable d’Egypte.
Dans son communiqué, l’IGF justifie son veto par le fait que Samcrete doit justifier l’utilisation d’une enveloppe antérieure de plus de 27 millions USD qui lui a été accordée en avril 2022 pour laquelle l’IGF dit n’avoir retracé qu’une réalisation physique d’à peine trois (3) millions USD.
48 heures après, la réaction de Samcrete n’a pas tardé. Dans un communiqué signé ce mercredi, depuis son siège de l’Egypte, Samcrete rejette toutes les « allégations » de l’IGF et dit disposer de toutes les preuves possibles – en faits et en droit – qui justifient « l’inexactitude des éléments allégués » par l’IGF.
Dans son communiqué, Samcrete regrette la précipitation avec laquelle l’IGF a alerté l’opinion publique, avant même qu’il n’y ait confrontation entre les deux parties.
Tout en menaçant d’intenter une action judiciaire pour réparation des préjudices subis en vertu de ces contrevérités, Samcrete se dit toujours disposé à se plier aux termes du contrat conclu avec le FPI.
Il y a lieu de rappeler que le rapprochement entre Samcrete et le FPI est le fait d’une convention signée entre la RDC et l’Egypte, en présence de deux Chefs de l’Etat, et ce, en marge d’une visite officielle du Président Félix Tshisekedi au pays des Pharaons.
C’est dire que Samcrete a une bonne raison de ramener l’IGF à l’accord conclu avec le FPI, sous l’entière bénédiction de l’Etat congolais.
Vu sous cet angle, on peut donc s’interroger sur les raisons évidentes qui ont poussé l’IGF à enjamber les procédures prévues dans l’accord de convention signé entre l’Egypte et l’Etat congolais concernant la réhabilitation de la route Kananga – Mbuji-Mayi dont le coût global est d’environ 300 millions USD.
Quoi qu’il en soit, la maladresse de l’IGF a terriblement énervé l’Egyptien Samcrete. Bien plus, elle a sérieusement indisposé le FPI, mandataire de l’Etat congolais dans l’accord conclu entre la RDC et l’Egypte. En dernier lieu, elle expose la RDC à de graves représailles financières pour autant que Samcrete, une multinationale bien respectée à travers le monde, a promis de défendre son honneur pour protéger son image.
On s’attend donc à une série de rebondissements au regard de l’évolution de cette affaire.
En attendant, voici, en encadré, le communiqué de presse de l’IGF, suivie de la réplique de Samcrete.
Econews