Les relations diplomatiques entre la République Démocratique du Congo et ses partenaires privilégiés sont couvertes de beaucoup de nuages. Les discours tenus, tour à tour, par le président français, Emmanuel Macron, lors sa visite à Kinshasa, et récemment ceux des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, en visite du 9 au 11 mars dernier en RDC, démontrent à suffisance que la communauté internationale joue à la Ponce Pilate.
Le lundi 13 mars 2023, lors d’un briefing consacré à l’évolution du front diplomatique face à l’agression rwandaise contre la RDC, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutun-dula, qui avait à ses côtés le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, n’a pas fait dans la dentelle, déclarant : «C’est une erreur que de penser que dans ce pays, les autorités actuelles pensent que les Nations unies ou un pays au monde, qui résoudra le problème congolais».
Le VPM Christophe Lutundula a, dans son discours liminaire, rappelé le sens des visites du président français, Emmanuel Macron, et surtout de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, soulignant dans la foulée les attentes du peuple congolais.
«L’objet de la rencontre était de voir ce que nous pouvons faire ensemble avec les Nations Unies, comment faire en sorte que le partenariat entre les Nations Unies et la RDC s’améliore et comment faire pour que la MONUSCO soit en phase avec la population congolaise et que les Nations Unies apportent des solutions », a souligné Christophe Lutundula sur la visite de la délégation du Conseil des sécurité des Nations Unies en RDC.
Informant sur le langage de la construction d’une nouvelle perspective tenu par le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, qui du reste, a remercié la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères a fait savoir que «la RDC et ses convives ont parlé des trois volets de partenariat : celui pour la paix et la sécurité, celui pour la stabilité et celui pour la stabilité économique et sociale.
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Lors du séjour des membres du Conseil de sécurité de l’ONU en RDC, à l’étape de Goma, l’ambassadeur de France à l’ONU a proposé le dialogue entre le gouvernement congolais et les terroristes du M23. Une proposition rejetée par le gouvernement congolais. Dans la même adresse à la presse ce lundi, le vice-Premier ministre en charge des affaires étrangères a indiqué que le gouvernement n’est pas prêt à dialoguer avec une force terroriste. Il s’en tient aux processus des Nairobi et de Luanda, tout en appelant le M23 à quitter les territoires occupés.
La réplique de Lutundula
Réagissant aux propos de l’ambassadeur de France à l’ONU, qui avait déclaré que « les Nations Unies n’ont pas de solutions miracle à la crise dans l’Est de la RDC», Christophe Lutundula affirme qu’il serait une erreur de penser que les autorités actuelles attendent quoi que ce soit de l’ONU, sauf des sanctions contre le Rwanda.
«On ne peut pas compter sur les Nations Unies, mais on doit compter avec les Nations Unies », a-t-il fait savoir.
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En ce qui concerne la MONUSCO, Christophe Lutundula a plaidé pour des réajustements pour la crédibilité de la mission onusienne en RDC.
«Si on veut réellement redorer l’image ternie de la MONUSCO, il faut procéder par des réajustements. Ça ne sert à rien d’obtenir des résultats si le mandat de la MONUSCO n’est pas musclé », a-t-il argué. Et d’ajouter : «On ne peut pas compter sur les Nations unies mais on doit compter avec les Nations unies », a-t-il fait savoir.
Abondant dans le même sens que Christophe Lutundula, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a évoqué un besoin pour Kinshasa, celui de rétablir la vérité autour d’un travail historique devant permettre de mettre à jour tout ce qui s’est passé.
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«Nous faisons notre part, ceci fait part de l’héritage. Cela n’exonère en rien la responsabilité de la communauté internationale dès lors que l’origine de la crise en RDC, c’est l’arrivée des réfugiés rwandais sur le sol congolais», a martelé Patrick Muyaya.
D’une chose à l’autre, le ministre de la Communication et Médias a, dans la foulée, évoqué la question de « la sécurité qui est aujourd’hui mise sur orbite comme jamais auparavant ».
« Aujourd’hui, les Congolais doivent être sûrs que jamais auparavant la question de la sécurité n’a jamais été prise en charge que sous le président Tshisekedi (…) Nous avons compris que nous sommes les premiers à trouver les solutions à nos problèmes », a-t-il rassuré.
Pour rappel, c’était sans langue de bois que Nicolas de Rivière, représentant de la France à l’ONU, a reconnu et condamné l’agression de laRDC par le Rwanda.
Le Conseil de sécurité de l’ONU est saisi et va continuer de traiter la question, a-t-il dit. «Il n’est plus à démontrer non plus que le Rwanda soutient le M23. Il est d’autre part clairement établi aussi qu’il y a des incursions de l’armée rwandaise régulière dans le Nord-Kivu. Cela aussi est inacceptable».
Malgré tous les discours tenus par les uns et les autres, la situation sur le terrain ne cesse de se dégrader. Les massacres des populations et l’occupation des territoires dans l’Est de la RDC ne se sont pas arrêtés.
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La solution ne viendra de nulle part. La RDC doit compter sur ses propres forces de défense et de sécurité.
Tighana M.
