L’Afrique peut prendre le lead dans une transition juste vers une énergie 100 % renouvelable, sûre et abordable, qui autonomise les communautés et les travailleurs.
a l’approche du Sommet africain sur le climat, Greenpeace Afrique appelle les gouvernements africains à agir dès maintenant pour minimiser les impacts dévastateurs de la crise climatique sur les moyens de subsistance des Africains. Dans une lettre envoyée au secrétariat du sommet, l’organisation met en garde contre la transformation de l’Afrique en terrain de jeu d’une nouvelle ruée vers le pétrole, le gaz et le charbon, orchestrée par d’anciennes puissances coloniales.
Pendant que l’Afrique de l’Est est aux prises avec la pire sécheresse de son histoire, une chaleur extrême et des incendies de forêt ravagent l’Afrique du Nord, et des inondations soudaines touchent d’autres pays à travers le continent. La science est claire sur ce qui cause la crise climatique : des changements à long terme dans les températures et les schémas météorologiques causés par les émissions de gaz à effet de serre qui couvrent la Terre et emprisonnent la chaleur du soleil. Cette crise ne se produirait pas sans les activités humaines telles que l’extraction et la carbonisation de combustibles fossiles notamment le charbon, le pétrole et le gaz.
«Alors que des entreprises cupides continuent de se ruer sur le charbon, le pétrole et le gaz de l’Afrique, des inondations et des sécheresses de plus en plus graves et fréquentes dévastent des communautés à travers le continent. Cette crise climatique d’origine humaine ne fera qu’empirer si nous n’agissons pas collectivement», a déclaré Dr. Oulie Keita, Directrice Exécutive de Greenpeace Afrique.
Les événements météorologiques extrêmes – sécheresse, inondations et glissements de terrain – ont de graves conséquences sur l’agriculture et les récoltes, comme en témoigne la pire sécheresse jamais enregistrée jusqu’à lors au Kenya. Cela a des conséquences désastreuses sur la sécurité alimentaire et provoque une hausse des prix des denrées alimentaires, que les populations d’Afrique ne peuvent guère se permettre.
«La dépendance de l’Afrique vis-à- vis des énergies alimentées par des combustibles fossiles nous vole notre avenir et nous mène vers un désastre climatique qui ne cesse de s’accentuer. Si nous agissons ensemble dès maintenant, l’Afrique a le potentiel de se bâtir de manière plus écologique que ne l’ont fait les générations précédentes. Nous avons une responsabilité collective et le pouvoir de minimiser les dommages de la crise climatique», a ajouté le Dr. Keita.
«Nos gouvernements et dirigeants doivent avoir le courage de réfléchir à un avenir alternatif et tracer une nouvelle voie de développement loin des modèles destructeurs de l’Occident; une voie qui privilégie les individus et la planète plutôt que le profit. Ce sommet est une opportunité de dialogue authentique, où nos dirigeants, les organisations de la société civile, les scientifiques, les jeunes activistes et autres parties prenantes peuvent faire valoir nos perspectives, besoins, et solutions», a ajouté le Dr. Keita.
Selon la Banque mondiale, environ 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne (https://apo-opa.info/3R4qUrS) ont un accès limité voire inexistant à l’électricité, et pourtant le potentiel en énergie renouvelable peut largement couvrir ce besoin. Au lieu de pousser pour l’extraction continue de combustibles fossiles sans avenir, l’Afrique peut prendre le lead dans une transition juste vers une énergie 100 % renouvelable, sûre et abordable, qui autonomise les communautés et les travailleurs. La technologie des énergies renouvelables a connu une croissance fulgurante ces dernières années, devenant la forme d’énergie la moins chère, et favorisant un essor de l’emploi.
«Greenpeace Afrique appelle les dirigeants africains à éviter le piège des combustibles fossiles et à orienter le continent vers un avenir énergétique propre, renouvelable, abordable et durable. L’Afrique a besoin de politiques qui encouragent les investissements dans le potentiel exceptionnellement élevé du continent en matière d’énergie renouvelable décentralisée», a conclu le Dr. Keita.
Un RDV sur l’énergie et le développement durable le 22 septembre à Abidjan
En Afrique, le réchauffement climatique est au centre d’un grand débat. Après Nairobi, un autre rendez-vous sur le climat est prévu à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Après une première édition en 2021, le Salon sur l’énergie et le développement durable revient à Abidjan, le 22 septembre 2023, avec pour objectif d’évaluer l’état de la transition énergétique en Afrique.
Quelles politiques de transition énergétique adopter en Afrique afin de booster les économies et améliorer les conditions de vie des populations? C’est le thème du deuxième Salon sur l’énergie et le développement durable qui se tient à Abidjan les 22 et 23 septembre 2023. L’évènement organisé dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire réunira les représentants de gouvernements et d’organisations internationales, les chercheurs et les opérateurs économiques d’Afrique.
Plusieurs thématiques seront au menu des échanges, notamment l’avenir des hydrocarbures, la décarbonation des industries minières, le rôle du numérique dans l’efficacité énergétique et l’électrification rurale. Parmi les entreprises attendues figurent la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), Électricité de France (EDF), le cabinet de conseil américain Dalberg, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence d’électrification rurale du Mali (AER).
Le salon organisé par l’association ivoirienne «Light On» est soutenu par le Fonds d’investissement climatique (CIF), et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Il connaitra également la participation du Fonds d’investissement climatique (CIF) et de l’Agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ) via son initiative Eau et énergie pour l’alimentation (WE4Food).
En effet, une étude démontre que les crises énergétiques et alimentaires sont liées dans la mesure où le système alimentaire industriel «est plus dépendant des combustibles fossiles comme source d’énergie que d’autres secteurs». Dans ce contexte, les panélistes du Salon d’Abidjan réfléchiront une fois de plus aux nouveaux procédés susceptibles de favoriser les investissements dans les énergies renouvelables d’ici à 2030.
Avec APO