Un rapport de la Cour des comptes cloue Nicolas Kazadi : 52 % des dépenses exécutées en mode urgence en 2023

Dans la haute sphère politico-financière de la République, le rapport 2023 de la Cour des comptes circule déjà sous le manteau. Tout le monde en parle, en attendant qu’il soit mis sur la place publique. Ce rapport contient de graves révélations qui révèle le degré de prédation des finances publiques au cours de l’exercice budgétaire 2023, a dit à Econews une source anonyme qui a eu accès à ce rapport. Au-delà des dépassements budgétaires des institutions qui frisent le scandale, le rapport de la Cour des comptes met en lumière Nicolas Kazadi, ancien Ministre des Finances, passé maître en dépenses en urgence. Ainsi, pour la seule année 2023, note la Cour des comptes, 52 % des dépenses prévues dans le budget de l’Etat ont été exécutées en mode d’urgence, donc hors circuit de la chaîne de la dépense publique. Une véritable razzia des deniers publics dont les dommages collatéraux se font sentir à ce jour sur le marché des changes.

Un nouveau rapport explosif de la Cour des comptes secoue la République Démocratique du Congo (RDC). Alors que la version officielle n’a pas encore été rendue publique, des informations fuitent déjà dans les milieux politico-financiers du pays, laissant entrevoir un tableau alarmant de la gestion des finances publiques en 2023. Ce rapport, selon une source anonyme qui s’est confiée à Econews, contient des révélations accablantes, notamment sur l’ancien Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, dont la gestion des deniers publics fait aujourd’hui l’objet de vives critiques.

DES PRATIQUES BUDGETAIRES DOUTEUSES : 52 % DES DEPENSES EXECUTEES EN URGENCE

Au cœur du rapport de la Cour des comptes figure une pratique qui interpelle : 52 % des dépenses budgétaires de l’État pour l’année 2023 ont été effectuées en mode d’urgence. Ces dépenses, exécutées hors du circuit normal de la chaîne de dépense publique, sont révélatrices d’une gestion chaotique des finances du pays. Dans une économie fragilisée par de nombreuses crises, ce mode d’exécution budgétaire en dehors des procédures habituelles expose le pays à des risques financiers majeurs.

En effet, la Cour des comptes ne mâche pas ses mots en qualifiant ces pratiques de «prédation» des finances publiques. L’institution pointe directement Nicolas Kazadi, l’ex-ministre des Finances, comme le principal responsable de ces dérives. Sous sa gestion, le recours fréquent à des procédures d’urgence aurait non seulement affaibli les mécanismes de contrôle, mais aussi ouvert la voie à une utilisation parfois opaque des ressources publiques.

UN IMPACT ECONOMIQUE DURABLE

Le recours à des dépenses d’urgence n’est pas sans conséquences. Sur le marché des changes, les effets collatéraux de cette gestion hasardeuse sont palpables. En effet, le rapport suggère que ces dépenses massives, souvent non planifiées et non justifiées, ont contribué à la dégradation de la monnaie locale face aux devises étrangères, exacerbant la volatilité des taux de change. Cette situation s’ajoute aux nombreuses difficultés économiques auxquelles le pays est déjà confronté, notamment une inflation galopante et un appauvrissement généralisé de la population.

Les experts économiques s’accordent pour dire que cette instabilité sur le marché des changes est le reflet d’une gestion macroéconomique inefficace. «Lorsqu’une partie aussi importante du budget est gérée dans l’urgence, il est inévitable que les distorsions se multiplient, affectant ainsi les marchés», confie un économiste sous couvert d’anonymat.

LE DEPASSEMENT BUDGETAIRE : UN SCANDALE A VENIR

Outre les dépenses en urgence, le rapport met également en lumière des dépassements budgétaires systématiques dans les institutions publiques. Ces dépassements, qualifiés de «scandaleux» par certaines sources proches du dossier, montrent une déconnexion entre les prévisions budgétaires initiales et les dépenses réelles des institutions. Ce phénomène, récurrent en RDC, témoigne d’une mauvaise planification des ressources publiques et d’un laxisme dans la discipline budgétaire.

Le rapport 2023 de la Cour des comptes met en lumière des dépassements budgétaires largement supérieurs à ceux observés les années précédentes, ce qui suscite des interrogations sur la gestion de l’ex-ministre Nicolas Kazadi. «Ces dépassements budgétaires sont la conséquence d’un manque de transparence et de prévoyance. Quand une institution publique dépasse de manière excessive son budget, cela signifie qu’il n’y a aucun garde-fou pour limiter les excès», explique un analyste financier.

UN BILAN ENTACHE ET DES INTERROGATIONS POUR L’AVENIR

Pour Nicolas Kazadi, le bilan est lourd. Alors qu’il avait promis, en tant que Ministre des Finances, de rétablir la rigueur et la discipline dans la gestion des deniers publics, le rapport de la Cour des comptes dresse un portrait bien différent. Son mandat est désormais marqué par des allégations de mauvaise gestion et de recours abusif aux procédures d’urgence.

Cette situation soulève des questions sur la manière dont le gouvernement congolais compte redresser la barre en matière de gestion financière. Le pays est déjà sous pression de ses partenaires internationaux, qui exigent des réformes profondes pour garantir une meilleure transparence des finances publiques. Or, le rapport de la Cour des comptes risque de jeter de l’huile sur le feu en exposant au grand jour des pratiques financières contraires aux engagements pris par les autorités.

QUELLES REFORMES POUR EVITER DE TELLES DERIVES ?

Face à ces révélations, la question des réformes nécessaires s’impose. La gestion des finances publiques en RDC a toujours été un sujet épineux, et le rapport de la Cour des comptes ne fait que souligner l’urgence d’une refonte en profondeur du système actuel. Des voix s’élèvent déjà pour réclamer la mise en place de mécanismes de contrôle plus stricts, afin de garantir que les dépenses de l’État soient effectuées dans le respect des normes et des procédures.

La Cour des comptes, à travers ce rapport, préconise d’ailleurs un renforcement des audits internes et des sanctions à l’égard des responsables impliqués dans des pratiques budgétaires irrégulières. «Sans de vraies sanctions, ces pratiques continueront. Il est essentiel que ceux qui abusent des finances publiques soient traduits en justice», estime un observateur proche des milieux politiques.

UN RAPPORT QUI EBRANLE LE SOMMET DE L’ÉTAT

En attendant la publication officielle du rapport de la Cour des comptes, une chose est claire : les révélations qu’il contient risquent d’avoir des répercussions profondes sur la classe politique et économique congolaise. La mise en lumière des pratiques budgétaires douteuses de l’ex-ministre Nicolas Kazadi pourrait relancer le débat sur la transparence et la bonne gouvernance en RDC.

Pour les citoyens, ce rapport soulève une inquiétude légitime : comment les finances publiques, censées servir le bien commun, ont-elles pu être utilisées de manière aussi désinvolte? Et surtout, quelles mesures seront prises pour redresser la situation et éviter que de tels abus ne se reproduisent à l’avenir ?

L’avenir nous le dira. En attendant, la classe politique est sous pression, et Nicolas Kazadi, autrefois considéré comme un gestionnaire compétent, devra répondre de ses actes devant l’opinion publique.

Econews