1036 31

Une commission de 38 sénateurs va statuer sur la levée d’immunité de Joseph Kabila

L’heure de vérité a sonné pour Joseph Kabila. Une commission spéciale de 38 sénateurs se penche cette semaine sur la demande de levée d’immunité de l’ancien président de la République, dans un climat politique tendu. Alors que l’invitation à comparaître lancée par le président du Sénat Sama Lukonde est restée lettre morte, cette procédure inédite fait suite à la condamnation récente de Matata Ponyo et marque un tournant judiciaire dans la gestion de l’héritage de l’ancien régime. 

La Chambre haute du Parlement a constitué une Commission spéciale de 38 membres chargée d’examiner la demande de levée d’immunité de l’ancien président Joseph Kabila. Cette décision fait suite au réquisitoire de l’auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC), marquant un nouveau chapitre dans les relations tendues entre l’ancien chef de l’État et les institutions actuelles.

La composition de cette commission reflète la sensibilité du dossier, prenant notamment en compte la représentation équilibrée des groupes politiques et la participation des délégations provinciales, avec un mandat clair d’examiner le bien-fondé de la demande de levée d’immunité

Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a confirmé avoir convoqué Joseph Kabila à comparaître devant cette commission mardi dernier, une invitation restée sans réponse à ce jour.

Contexte politique chargé

Cette initiative intervient dans un climat politique particulier. Elle fait suite à la condamnation, mardi 20 mai,  de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo dans l’affaire Bukanga-Lonzo. Bien plus, l’initiative du Sénat intervient dans un contexte de durcissement judiciaire contre les anciennes figures du régime Kabila

Les observateurs politiques voient dans cette procédure plusieurs signaux, rappelant une possible volonté d’établir une justice égalitaire, le durcissement du pouvoir actuel contre l’ancien régime et un test pour l’indépendance des institutions sénatoriales

Pour l’instant, c’est à la Commissions spéciale du Sénat qu’il revient de tracer la voie à suivre dans l’affaire Joseph Kabila. En effet, la Commission spéciale devra d’un côté, examiner les éléments fournis par l’auditeur général des FARDC et entendre les différentes parties, de l’autre côté, avant de rendre un avis qui sera soumis au vote de l’assemblée sénatoriale.

Si certains y voient une avancée pour l’État de droit, d’autres dénoncent une « chasse politique ». La décision finale du Sénat pourrait marquer un tournant dans la vie politique congolaise, avec des conséquences potentielles sur l’équilibre des pouvoirs et le climat politique national.

L’évolution de ce dossier sensible est suivie avec attention par la classe politique, la société civile et les partenaires internationaux de la RDC, alors que le pays cherche à affirmer cahin-caha son ancrage démocratique.

1037 41 1

1037 42

Francis N.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *