Gestion du domaine minier : le CAMI perfectionne son logiciel «LandFolio» pour plus de transparence

Pour procéder à la correction et l’intégration des innovations du Code minier révisé de 2018 dans le système cadastral « LandFolio », une équipe du Cadastre minier (CAMI) vient de bouler au Cape Town, en Afrique du Sud au Cape, auprès de Trimble, concepteur du logiciel LandFolio, une mission d’implémentation. Objectif : intégrer les nouvelles dispositions de la règlementation minière de 2018 dans le logiciel LandFolio pour plus de «transparence» et de «clarté» dans les opérations cadastrales.

Au Cadastre minier (CAMI), considéré à juste titre comme la porte d’entrée dans le secteur minier congolais, l’innovation se conjugue au présent. Chaque jour qui passe, le CAMI améliore son processus pour une meilleure gestion du domaine minier de l’Etat congolais. Avec la révision en 2018 du Code minier, suivi d’un nouveau Règlement minier, le Cami s’est retrouvé dans l’obligation d’adapter son logiciel de gestion cadastrale «LandFolio » à la nouvelle réglementation.

Après un travail d’implémentation en interne dans lequel ont été associés des juristes, des économistes, des géologues, le CAMI a délégué, en février dernier en Afrique du Sud où est basée la firme Trimble, concepteur du logiciel LandFolio, son équipe d’experts pour un réaménagement de cette application informatique en fonction de la nivelle réglementation minière.

Sous la conduite de son directeur général, Jean-Félix Mupande Kapwa, qui était assisté de Nodier Zand, directeur et chef du Département de la Coordination et Planification, la mission d’experts du CAMI, composée des informaticiens, des géologues et des juristes, a passé environ deux semaines dans la ville sud-africaine de Cape Town en immersion avec les équipes du cabinet Trimble en vue du réaménagement du logiciel « LandFolio ».

Transparence et clarté

Dans un bref entretien qu’il a accordé à Econews, le directeur Nodier Zand a circonscrit le cadre de ces réaménagements qui se sont imposés avec le Code minier révisé de 2018.

«Nous sommes partis des observations et recommandations de différentes missions d’audit nationales ou internationales. Dans l’ensemble, ils nous ont demandé quelques aménagements dans notre système de gestion. Il y a aussi des modifications qui sont nées du fait du Code minier révisé de 2018. Du Coup, le CAMI devait rapporter ces changements dans son système pour l’adapter à la loi révisée », note Nodier Zand. Il rappelle, par ailleurs, que la nécessité d’adapter ce logiciel était également due aux nombreuses sollicitations des données cadastrales par différents services de l’Etat. « Il y a aussi des services qui nous demandent des informations et on devait les extraire en temps réel et dans le format désiré. Ce qui nous a obligé d’entrer en contact avec notre partenaire Trimble, le concepteur du logiciel Land Folio, pour y apporter d’éventuelles améliorations».

Pourquoi avoir fait le déplacement de l’Afrique du Sud ? Le directeur Nodier Zand s’en défend : «C’était important que le CAMI se déplace vers l’Afrique du Sud pour leur faire voir les modifications à apporter et comment les faire pour ne pas s’écarter de la loi ».

Avec ce logiciel réaménagé, le CAMI pense avoir apporté plus de «transparence» et de «clarté» dans son processus, tout en prenant e compte les dispositions contenues dans la nouvelle réglementation minière. «Dans l’avenir, juste par un clic, vous pouvez avoir les données demandées par l’ITIE et d’autres services de l’Etat. Tout comme en un clic, on peut avoir le tableau de bord de tout le domaine minier de la RDC », se félicite Nodier Zand.

Pour toutes ces raisons, il est d’avis que ce logiciel adapté à la loi minière de 2018 est «un outil d’aide à la gestion que nous avons perfectionné pour besoin de transparence dans les opérations touchant au domaine minier. Tout a été amélioré et adapté à la loi. Ça nous permet de simplifier le processus, produire des rapports et autres en temps réel. L’atout le plus important, c’est la transparence qui sécurise tout le monde ».

Est-ce pour autant que le CAMI s’arrête là ? Non, répond le directeur Zand. Au CAMI, dit-il, l’innovation se vit au quotidien pour plus de transparence dans la gestion du domaine minier de l’Etat congolais. « Nous sommes en train de réfléchir sur le portail « e-gouv » – différent du portail institutionnel – pour permettre aux opérateurs miniers d’entrer directement en contact en un clic à leur portefeuille minier, partout il se trouve. C’est notre prochain défi. C’est un module du même logiciel qu’on va juste améliorer en intégrant cette option ».

Depuis l’Afrique du Sud, on se félicite des progrès remarquables accomplis par le Cami. C’est qui en fait le leader en Afrique francophone en matière de gestion de domaine minier.

C’est le cas de l’extrait du tweet très encourageant pour la RDC de Paul Miller, spécialiste sud-africain de renom dans l’analyse des études dans le secteur minier en Afrique qui a écrit ce qui suit : « La RDC a réussi à attirer 151% des dépenses d’exploration minière que l’Afrique du Sud en 2021. Les deux pays disposent des richesses minérales extraordinaires. Mais, l’Afrique du Sud est l’un de derniers pays miniers africains à ne pas disposer d’un système cadastral minier ouvert, transparent et accessible. Les mesures prises actuellement pour y remédier, y compris l’appel d’offres lancé à la fin de |’année dernière, ne sont qu’un effort dérisoire, l’incompétence institutionnelle est à grande échelle. En février 2019, le ministre en exercice a fixé un objectif de 5 % de l’exploration mondiale en cinq ans. Nous sommes a plus de la moitié de l’objectif et, au lieu de cela, nous avons chuté de 1,05% à 0,76% des dépenses mondiales au cours de la période (c’est une mesure relative, la pandémie était partout). Oui, il s’agit bien d’une compétition et l’Afrique du Sud ne cesse de se faire malmener. Félicitations à Trimble et au Gouvernement de la RDC. Victoire ».

Même encouragement au cabinet Trimble qui a couvert d’éloges le grand travail qu’accomplit le CAMI qui a fait de la RDC le premier pays africain à adopter le logiciel «LandFolio » comme application de gestion du cadastre minier.

Faustin K.