A ce jour, la plateforme politique Lamuka reste la seule véritable force politique de l’opposition. Après Genève, tous ceux qui ont apporté leur soutien à Martin Fayulu à la présidentielle de décembre 2018 ont fini par rejoindre le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans l’Union sacrée de la nation. Il s’agit spécialement de Jean-Pierre Bemba du MLC et Moïse Katumbi d’Ensemble pour la République. Très engagés dans la résistance, Adolphe Muzito et Martin Fayulu sont les seuls à maintenir la flamme de l’opposition. Ils sont à la tête de la branche imprenable de Lamuka. Vendredi dernier, Adolphe Muzito, leader du Nouvel Elan, a pris la direction de la coordination tournante de Lamuka. Alors que le pays traverse une zone troublée, marquée, entre autres, par le regain d’activités du M23, les tensions tribales et l’incertitude autour des élections de 2023, Muzito a choisi la voie de l’apaisement, en mettant en avant le seul intérêt supérieur de la nation.
A sa prise de flambeau dans le cadre de la présidence tournante de Lamuka, Adolphe Muzito a donné le ton, en se faisant apôtre de l’apaisement. Pour l’ancien Premier ministre, il faut prendre le taureau par les cornes, même s’il faut faire des sacrifices.
De l’avis de Muzito, les élections à venir peuvent être l’occasion donnée au président de la République Félix-Antoine Tshisekedi de se réconcilier avec le peuple congolais. Il est donc possible pour Tshisekedi de faire le bien pour le mal qu’il a imposé à la nation en acceptant le pouvoir qui ne lui revenait pas, parce que c’est Martin Fayulu qui avait gagné cette présidentielle de décembre 2018.
Le peuple, avant tout
Pour Muzito, Tshisekedi doit remettre le pouvoir au peuple et favoriser l’organisation de bonnes élections qu’il pourra gagner ou perdre. Pour avoir de bonnes élections, il faut trouver un consensus avec toutes les parties prenantes, à commencer par les camps politiques entre eux, la Société civile, notamment les églises et aussi avec la communauté internationale. Si toutes les parties se mettent d’accord sur l’organisation des élections, le maintien de Denis Kadima ne poserait aucun problème alors que ceux qui ne représentent rien ou représentent doublement un camp devraient céder leurs places au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
L’autre aspect de la démarche est de se réconcilier avec la communauté internationale qui peut aider la RDC à sortir de cette zone des turbulences. L’apport de la communauté internationale peut aussi participer à la pacification de l’Est où le M23 défait a repris du poil de la bête. La réconciliation avec la communauté internationale, Lamuka la veut aussi pour poursuivre les efforts de reconstruction du pays.
Quant aux tensions tribales, Adolphe Muzito condamne la stigmatisation. Pour lui, la migration des populations devraitse faire principalement vers le Katanga et la région de Kinshasa. Toutes les provinces sont touchées par ce phénomène. Le plus important est de construire des routes et de donner du travail aux Congolais partout où ils sont. Pour ce faire, il est primordial d’instaurer un climat d’apaisement dans le pays. Il appartient au Chef de l’Etat de se saisir de cette opportunité pour sortir le pays de cette zone des crises évitables.
Hugo Tamusa