En marge de l’élection dans les provinces à problèmes, au Kongo central : Atou Matubuana revient sur la sellette et sème la confusion

Au cours d’une réunion du Conseil des ministres qu’il avait présidée, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait instruit le Vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, de pourvoir au remplacement des gouverneurs et vice-gouverneurs déchus par les assemblées provinciales. A cet effet, à la date du 6 mai dernier, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est passée à l’action en organisant l’élection dans quatorze provinces concernées. Tout s’est bien passé, à l’exception de la province de la Tshopo où elle devra de nouveau être organisée le 12 juillet prochain parce qu’annulée pour irrégularités par la Cour d’Appel de Kisangani. Pendant que les gouverneurs et vice-gouverneurs élus attendent être investis par le chef de l’Etat, la province du Kongo central semble se retrouver dans la tourmente à la suite d’un recours que le gouverneur déchu Atou Matubuana aurait encore introduit au Conseil d’Etat.
Bien que Guy Bandu ait été élu gouverneur de la province du Kongo central, l’opinion va-t-elle revivre un autre feuilleton dans cette partie du pays ? Elle n’est en tout cas pas de cet avis, d’autant plus qu’elle s’attend au redécollage de la province. Son souhait est de voir le nouveau gouverneur prendre ses fonctions le plus rapidement possible.
Cependant, rêvant toujours de revenir à la tête de l’exécutif provincial du Kongo central, l’ex-gouverneur Atou Matubuana serait revenu sur la sellette au lendemain de l’élection du 6 mai dernier.
Des informations circulant avec persistance dans certains milieux, révèlent que l’intéressé aurait de nouveau saisi le conseil d’Etat pour qu’il soit rétabli dans ses fonctions. Si tel est le cas, l’opinion estime qu’Atou Matubuana chercherait, non seulement à semer la confusion dans les esprits des gens, mais aussi aller à l’encontre de la vision du chef de l’Etat qui tient au rétablissement de la paix sur toute l’étendue du pays.
Pour l’opinion, Atou Matubuana ferait mieux de répondre aux faits que lui reproche la justice à travers la Cour de cassation. Cette instance judiciaire attend de lui des justifications sur le détournement de plus de cinq millions de dollars américains que lui impute l’Inspection générale des Finances (IGF). C’est à l’issue de cette audition qu’il pourrait être fixé sur la reprise ou non de son fauteuil.
A titre de rappel, Atou Matubuana était évincé par l’Assemblée provinciale en décembre 2019. Aussitôt informé de l’organisation de l’élection dans quatorze provinces à problèmes dont le Kongo central, il saisit le Conseil d’Etat qui va le réhabiliter dans ses fonctions alors que, sur la base de sa déchéance par l’Assemblée provinciale, la Cour Constitutionnelle lui a toujours demandé de déposer sa démission au Président de la République.
Les dés étant jetés avec l’élection de son remplaçant au gouvernorat du Kongo central, Atou Matubuana devra chercher à servir le pays autrement. Car, sauf avis contraire, Guy Bandu demeure son successeur.

Véron Kongo