A la suite de la coupure d’un câble électrique de haute tension de la Société nationale d’électricité (SNEL) qui avait causé la mort de 25 personnes, des femmes en majorité, le 2 février 2022, au marché de Matadi Kibala, situé dans la commune de Mont Ngafula, le gouvernement congolais avait décidé de fermer ce lieu de négoce afin d’éviter que des drames de ce genre ne se reproduisent à l’avenir.
Le drame de Matadi Kibala appartient certes au passé, mais beaucoup de questions sont restées sans réponses jusqu’à ce jour en rapport avec la culpabilité de ses auteurs.
Après ce drame, l’Hôtel de ville de Kinshasa avait décidé la fermeture des marchés pirates qui longeaient la RN1. Les vendeuses et vendeurs de ces marchés ont été ramenés, depuis, à l’intérieur du marché pour exercer leurs activités, en attendant la fin des travaux de construction du marché Camp PM devant accueillir tous les vendeurs sans distinction. Mais les choses n’avancent pas comme prévu. Car l’administrateur du marché Matadi Kibala, Pélé Bofini Botune, rassurait, un mois après le drame survenu sur le lieu, que les travaux d’érection du nouveau marché étaient en cours et devraient prendre fin à la fin du mois. Mais, avons-nous constaté, les travaux sont à l’arrêt. Raison invoquée : le terrain choisi pour la construction du marché appartient à un privé.
Qu’à cela tienne, la question qui continue à tarauder les esprits est celle de savoir pourquoi la Place commerciale de la Cité Maman Mobutu, communément appelée «Marché Matadi Kibala», ressemble à une «ville morte», car les magasins, dépôts, voire les pharmacies appartenant aux opérateurs économiques, congolais et expatriés (Chinois et Indopakistanais, etc.) confondus, demeurent fermer depuis que le drame s’est produit au marché Matadi Kibala.
Peut-on imaginer le manque à gagner, à la fois pour l’Etat qui perçoit différentes taxes et les opérateurs économiques qui n’ont plus de revenus, causé à la suite de cette décision de l’Hôtel de ville de Kinshasa ? Dans la foulée, des bailleurs et les travailleurs sont privés les premiers de loyers et les seconds de salaires, surtout en cette période où la situation économique est difficile.
Jusqu’à quand ce lieu de négoce sera-t-il fermé ? Difficile de répondre à cette question, pourtant simple.
Le Gouvernement de la ville de Kinshasa, lors d’un briefing consacré à la tragédie de Matadi Kibala, avait indiqué, devant la presse, que «le terrain où devait être érigé le marché est sujet de conflit. Un privé se réclame être propriétaire du terrain». Depuis lors, aucune option n’a été levée pour résoudre ce problème. Les opérateurs économiques, les travailleurs … s’impatientent. Le gouvernement provincial de Kinshasa doit fixer les concernés. Le plus tôt serait le mieux.
A notre avis, l’Hôtel de ville de Kinshasa devrait, sans délai, prendre des décisions idoines pour redonner le sourire à ceux qui vivaient du marché Matadi Kibala.
Tighana Masiala