Les FARDC répondent aux accusations de HRW : «C’est un faux débat»

Accusées par Human Rights Watch (HRW) d’avoir enrôlé, dans ses rangs, les rebelles hutu rwandais des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) dans l’offensive contre les terroristes du M23, les Forces armées de la RDC (FARDC) n’ont pas tardé à réagir. C’est son tout nouveau porte-parole, le général de brigade Sylvain Ekenge, qui s’est chargé de recadrer l’ONG britannique HRW.
Utilisé des rebelles, dont ceux du groupe hutu rwandais FDLR pour combattre les combattants du mouvement du 23 mars, M23, l’armée congolaise réplique et ne cache pas sa surprise de voir l’ONG HWR faire référence à cette accusation qui est l’éternelle excuse du voisin rwandais pour attaquer la RDC.
Dans sa réaction, le général de brigade Sylvain Ekenge, cité par le site d’infos en ligne congorassure.cd, affirme que l’armée congolaise considère cette accusation comme un alibi des autorités rwandaises pour justifier les incursions de leur armée sur le territoire congolais.
Les FARDC s’indignent du fait que HRW répercute malheureusement ce que le Rwanda brandit, depuis toujours, comme argumentaire pour justifier le soutien qu’il apporte au M23 dans les attaques contre les positions des FARDC dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo depuis novembre 2021.
«La RDC est un pays souverain et organisé avec une armée républicaine qui a des hommes. L’utilisation des groupes armés est un faux débat », a rappelé le porte-parole des FARDC. Il rappelle, par ailleurs, que les FDLR «n’ont rien à faire dans cette guerre, alors que la RD Congo a sa propre armée».
Des unités de l’armée nationale congolaise ont soutenu des groupes armés impliqués dans de graves exactions, lors du récent conflit avec les forces rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo, a déclaré Human Rights Watch, dans un rapport publié le 18 octobre 2022..
«Entre mai et août 2022, l’armée congolaise a combattu les rebelles du mouvement M23 soutenu par le Rwanda dans la province du Nord-Kivu aux côtés d’une coalition de milices congolaises ainsi que des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Dans certains cas, des officiers de l’armée congolaise ont apporté un soutien direct aux groupes armés. Depuis la fin du mois d’août, la plupart de ces groupes se sont retirés de leurs positions sur la ligne de front», note HRW.
«Des unités de l’armée congolaise recourent de nouveau à la pratique discréditée et préjudiciable consistant à utiliser des groupes armés responsables d’abus comme supplétifs », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal pour la RD Congo à Human Rights Watch, estimant que «le gouvernement congolais devrait mettre fin à ce soutien, qui entraîne une complicité de l’armée dans les exactions, identifier les officiers responsables et leur faire rendre des comptes ».
C’est depuis plus de quatre mois que les terroristes du M23 occupent la cité frontalière de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu.
Jeudi soir, des détonations d’armes automatiques et lourdes ont été signalés sur le tronçon pont Rwanguba-Kabindi au village Murange, sur la colline de Shwima. En attendant un communiqué des FARDC, les premières informations semblent indiquer que ce seraient les terroristes du M23 qui ont lancé des attaques sur des positions des FARDC.

Econews