Des leçons à tirer

Il l’a échappé belle. Chérubin Okende, ministre « Ensemble pour la République » en charge des Transports, Voies de communication et Désenclavement, pouvait bien sabrer le champagne dans la soirée de mercredi dernier après le rejet à la Chambre haute de la motion de défiance le visant.
Il pouvait enfin respirer, boire son petit lait après une semaine de forte pression psychologique et des appels à sa mise à mort politique par les phalanges disparates de l’Union sacrée de la nation, rangées en va-t’en guerre derrière la vision du Chef de l’Etat (sic)…
et exigeant l’éjection illico presto de Moïse Katumbi et ses suivants de la coalition présidentielle partant, leur démission de toutes les institutions.
La faute au porte-parole de l’ex-gouverneur du Katanga, Olivier Kami-tatu, qui s’était fendu au début du mois d’une déclaration lèse-majesté dans un pays où oser critiquer la gouvernance en mode UDPS est un crime imprescriptible.
Pourtant, à y regarder de près, Chérubin Okende ne peut se prévaloir d’un quelconque mérite dans sa «relaxe». Lui, que le président de la Chambre basse voyait déjà mort et enterré, a prosaïquement profité de la désorganisation de l’Union sacrée. En effet, contrairement au PPRD-FCC jadis, l’USN ne peut justifier ni d’un comité politique connu, ni d’une structure hiérarchique. Pire, elle n’a jamais éprouvé la nécessité de se doter d’une Charte. Encore moins d’un programme clair. La seule exigence pour accéder à la mangeoire : proclamer bruyamment que l’on adhère, les yeux fermés, à la vision du chef de l’Etat.
Néanmoins, les deux structures se rejoignent dans leur machiavélisme : autant le PPRD étalait sa boulimie dans le partage du gâteau, de même l’UDPS brille par sa stratégie d’asphyxie des partis alliés, au nom de la primauté du «poids politique».
Le résultat est en est désastreux : l’UDPS et ses dirigeants profitent du flou ainsi entretenu. Se réclamant du parapluie de leur «autorité morale», ils ont tout le loisir de mener leurs alliés par le bout du nez. Ces derniers font alors feu de tout bois : c’est à qui sortirait de son chapeau la pire des machinations contre des prétendus ennemis politiques. Tous les coups vaches sont permis, à coups de motions alimentaires.
La page Chérubin Okende tournée, le feuilleton Ensemble-UDPS n’en continue pas moins. Loin de là ! Le prochain épisode (qui ne devrait pas tarder) promet un duel au couteau sans merci et davantage de leçons à tirer.

Econews