Le Gouvernement est déterminé à boucler l’année 2021 avec un taux d’inflation de 4,5%, nettement inférieur aux prévisions convenues avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le nouvel accord signé en juillet dernier.
En République Démocratique du Congo, les indicateurs économiques sont au vert. Si la stabilité du cadre macroéconomique ne fait l’ombre d’aucun doute, le Gouvernement a déterminé à maintenir le cap. Aussi envisage-t-il d’aligner fin 2021 un taux d’inflation de 4,5% contre 6% comme convenu avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du nouvel accord conclu en juillet 2021.
Le Comité de conjoncture économique a fait mercredi, autour du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le point sur la situation économique, monétaire et financière du pays. Différents ministres sectoriels ont été associés à cette réunion hebdomadaire du Comité de conjoncture économique (CCE), notamment le ministre d’État au Plan, Christian Mwando Nsimba, celui du Budget, Aimé Boji Sangara, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, le ministre du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa, le ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi, le ministre de l’Economie, Jean-Marie Kalumba, et la gouverneure de la Banque Centrale du Congo, Mme Malangu Kabedi Mbuyi.
A en croire le ministre d’État au Plan qui a fait le compte-rendu de cette réunion à la presse, tous les paramètres macro-économiques sont stables. Christian Mwando Nsimba a par ailleurs exprimé le satisfecit du Comité de conjoncture économique pour l’accroissement des dépenses d’investissement du Gouvernement.
«Au niveau macro-économique, les paramètres sont généralement stables. Il y a une maîtrise du taux de change qui se situe aujourd’hui à l’officiel à un (1) dollar américain pour 1.995 francs congolais et, au parallèle, à un (1) dollar américain pour 2.039 francs congolais. Au niveau de l’inflation, la situation est globalement maîtrisée et des projections sont faites pour arriver à un maximum de 4,5% de taux d’inflation alors que le contrat avec le FMI nous projette à 6%. Le Premier ministre a également félicité le ministre des Finances pour les efforts qui sont faits, notamment en ce qui concerne l’accroissement du niveau des dépenses d’investissement. Nous étions à plus ou moins 3% des dépenses d’investissement. Globalement, nous sommes passés à environ 8%», a déclaré Christian Mwando Nsimba.
Malgré la persistance de la fraude minière, le Comité de conjoncture économique a salué les efforts du gouvernement provincial du Lualaba. «Il a été constaté la fraude persistante dans le secteur minier, notamment il a été arrêté au niveau du Lualaba 17 containers de 40 tonnes de cobalt. Pour cela, le Premier ministre a tenu à féliciter la gouverneure du Lualaba et a demandé à tous les autres gouverneurs, notamment ceux du Haut-Katanga et de l’Est du pays, du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri de suivre le même mouvement. Il a demandé que toutes les dispositions soient prises pour que les auteurs de cette fraude soient sévèrement sanctionnés», a dit Christian Mwando Nsimba.
Pour bien passer les festivités de fin d’année, des instructions claires ont été données aux ministres sectoriels pour garantir les stocks des biens de grande consommation. A cet effet, « le Comité de conjoncture a demandé que toutes les dispositions soient prises par le ministre de l’Economie et les concernés pour que les stocks soient disponibles et qu’on crée l’abondance pour les festivités de fin d’année ».
Les cibles convenues avec le FMI
Il y a lieu de rappeler qu’en RDC, l’activité économique a fortement ralenti en 2020 à cause de la Covid-19. Le poids de la pandémie a été particulièrement ressenti dans l’économie hors mines, entraînant une contraction du PIB hors industries extractives de 1,3% en 2020. La faiblesse des recettes et l’augmentation des dépenses liées à la pandémie et à l’initiative de gratuité de l’enseignement de base ont entraîné un déficit budgétaire important.
L’inflation a grimpé en flèche, alimentée par une dépréciation rapide du taux de change, et les réserves de change officielles brutes ont diminué sous le seuil de deux semaines d’importations. Un récent resserrement des politiques et une bonne performance du secteur minier soutiennent la stabilisation macro-économique en cours, mais les perspectives économiques à court terme restent incertaines et dépendent de l’évolution de la pandémie ainsi que d’un environnement politique stable.
Le Gouvernement de la RDC a élaboré un programme de réformes structurelles ambitieux, mais réaliste, visant à promouvoir une croissance économique robuste et durable. L’arrangement au titre de la FEC, conclu avec le FMI en juillet 2021, se concentre sur trois domaines clés : l’intensification de la mobilisation des recettes intérieures afin d’accroître la marge de manœuvre budgétaire pour les infrastructures et les dépenses sociales ; le renforcement de la gouvernance, notamment la gestion des ressources naturelles et la transparence et le renforcement du cadre de la politique monétaire et de l’indépendance de la banque centrale. L’accord au titre de la FEC vise à catalyser le soutien au budget et aux projets des partenaires extérieurs.
Econews avec Presse/Primature