Les dirigeants talibans ont rencontré mardi à Doha (Qatar) des responsables de l’Union européenne et des États-Unis alors que le régime afghan veut rompre son isolement diplomatique.
Comme avant la conclusion de l’accord de retrait des troupes américaines d’Afghanistan, les talibans continuent de discuter au Qatar. Doha, la capitale, est devenue leur plate-forme diplomatique, où les nouveaux maîtres de Kaboul essaient de s’acheter une reconnaissance internationale.
Cette rencontre a inclus des représentants des États-Unis, a précisé la porte-parole de l’UE, Nabila Massrali, sans préciser le nombre ni les fonctions des délégués européens.
«Il s’agit d’un échange informel, au niveau technique. Il ne constitue pas une reconnaissance du ‘gouvernement par intérim», a-t-elle ajouté.
Selon elle, cet échange devrait «permettre aux États-Unis et aux Européens d’aborder des problèmes» tels que la liberté de déplacement pour les personnes désirant quitter l’Afghanistan, l’accès à l’aide humanitaire, les droits des femmes et empêcher l’Afghanistan de devenir un sanctuaire pour les groupes «terroristes».
L’UE cherche avant tout à prévenir un « effondrement » de l’Afghanistan, a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l’issue d’une réunion ministérielle. «Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder et d’attendre. Nous devons agir, et rapidement », a-t-il ajouté.
Menace d’une grave crise humanitaire
Le nouveau régime islamiste, arrivé au pouvoir en Afghanistan en août 2021, n’a été reconnu par aucun pays. Mais face à l’imminence d’une grave crise humanitaire dans ce pays entièrement dépendant de l’aide internationale après vingt ans de guerre, les manœuvres diplomatiques se multiplient.
Samedi à Doha, les talibans ont rencontré des responsables américains pour les premières discussions directes avec Washington depuis leur prise du pouvoir. Leur chef de la diplomatie a appelé les États-Unis à établir de « bonnes relations » et à ne pas « affaiblir l’actuel gouvernement en Afghanistan».
Après avoir accueilli pendant des années les pourparlers entre les talibans et les États-Unis, le Qatar continue de jouer un rôle de médiateur incontournable entre le mouvement islamiste et les chancelleries occidentales.
La semaine dernière, de hauts responsables talibans ont reçu à Kaboul l’envoyé britannique pour l’Afghanistan, Simon Gass.
Econews avec AFP