Les Nations Unies se sont alarmées jeudi de la dégradation de la situation humanitaire dans trois provinces de l’Est de la République Démocratique du Congo, où près de 3,3 millions de personnes ont été déplacées depuis mars 2022.
«La situation humanitaire en Ituri, dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, déjà catastrophique, s’est dégradée ces derniers mois, et il était primordial d’augmenter l’envergure de nos opérations », a déclaré Suzanna Tkalec, coordinatrice humanitaire par intérim en RDC pour l’ONU.
Pour répondre aux besoins multiformes des personnes affectées par les violences dans ces trois provinces, les humanitaires « ont besoin de 1,57 milliard de dollars US », ajoute Ocha (coordination humanitaire de l’ONU) dans son communiqué.
Dans ces provinces déchirées par des violences armées, les organisations humanitaires ont fourni une assistance à plus de 910.000 personnes ces six dernières semaines, indique le bureau onusien.
Les populations se rassemblent à l’extérieur de l’école secondaire de Mpondwe Lhubirira, après que des militants liés au groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF) ont tué et enlevé plusieurs personnes, à Mpondwe, dans l’ouest de l’Ouganda, le 17 juin 2023.
Jusqu’à la fin de l’année, les Nations Unies, les ONG nationales et internationales ainsi que la Croix-Rouge prévoient d’apporter « une aide d’urgence à près de 5,5 millions de personnes », précise le communiqué.
Plus grand pays d’Afrique subsaharienne (2,3 millions de km2), la RDC est secouée par des tensions politiques combinées à une crise sécuritaire et à des difficultés économiques.
Les groupes armés sévissent dans une grande partie de l’Est de la RDC depuis trois décennies, héritage de guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990 et 2000, lorsque le pays a frôlé l’éclatement.
Depuis fin 2021, la rébellion du Mouvement du 23 mars, soutenu et épaulé par l’armée rwandaise sur le sol congolais, a repris les armes et a conquis de vastes territoires dans l’Est de la RDC, provoquant la fuite de plusieurs centaines de milliers de personnes dans la province du Nord-Kivu.
Avec VOA/Afrique