Outre Atlantique, on reste sceptique sur le processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. A cet effet, Washington exprime de sérieuses réserves sur la crédibilité de ce processus électoral tel que mené par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Denis Kadima, son président.
Il faut reconnaître qu’à Washington, le dossier RDC est traité au plus haut niveau de l’Etat, c’est-à-dire dans le Bureau Oval, symbole du pouvoir américain. Son actuel locataire, Joe Biden, se montre de plus en plus regardant à tout ce qui se passe en RDC. C’est donc sans surprise que le président des Etats-Unis vient de réitérer les sanctions américaines contre tous ceux qui entravent le processus électoral en RDC.
Contrairement aux années antérieures, il y a un détail très important qui doit être pris en compte. Avec ces nouvelles menaces américaines, on se rend compte que l’appel n’est pas parti du Département d’Etat, mais plutôt de la Maison Blanche. Ce qui témoigne de toute la pertinence de l’insistance des Etats-Unis.
Pourquoi ce regain d’intérêt ? La raison est bien simple. Préoccupé par l’instabilité qui a gagné la région de l’Afrique de l’Ouest qui aligne déjà quatre coups d’Etat, Washington craint donc que ce phénomène ne gagne finalement la région instable de l’Afrique Centrale. Déjà, le virus de coup d’Etat a ressurgi au Gabon. Vu de Washington, tout doit être mis en œuvre pour contrôler, à défaut, stopper sa progression en Afrique Centrale.
Pays charnière, à cheval entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, la RDC compte énormément pour les Etats-Unis qui n’accepteraient pas de la voir sombrer dans l’anarchie par le fait des élections mal organisées. Ce qui explique le grand intérêt que le président Biden, repris dans des termes ne prêtant à aucune confusion.
A Kinshasa, l’on commettrait une grave erreur en minimisant ce nouvel avertissement de l’administration Biden. Ce n’est pas anodin, encore moins un fait isolé. Cette nouvelle menace tient d’une logique que les Etats-Unis ont, d’ailleurs, exprimé à maintes reprises. Sur ce point, Washington n’est pas prêt à transiger.
Que reste-t-il alors à faire pour les autorités de Kinshasa, particulièrement la CENI, seul pouvoir organisateur des élections générales de décembre prochain ?
La réponse est bien simple : la CENI ferait œuvre utile en prenant en compte toutes les remarques qui lui ont été adressées. Tout comme le pouvoir en place à Kinshasa qui doit se refuser de tomber dans l’autosatisfaction en se cachant derrière une déclaration souverai-niste inappropriée.
A moins de deux mois des élections du 20 décembre 2023, rien n’est encore perdu. Il s’agit de ramener la confiance dans les rangs de toutes les parties prenantes.
Econews