Notre avenir

Incroyable jeu de cache-cache entre le Gouvernement et les enseignants

avec comme dindon de la farce parents d’élèves et leurs enfants. L’ayant compris, les enfants qui se rendent chaque matin à l’école pour chauffer les bancs, ont exprimé leur ras-le-bol. Ils ont pris dernièrement d’assaut la salle des plénières de l’Assemblée nationale pour faire entendre leur voix.

Déterminés, ils ont posé leurs problèmes au vice-président de la chambre basse du Parlement, Jean-Marc Kabund-a-Kabund. Dans sa réaction, le président a.i. de l’UDPS, le parti au pouvoir, n’a pas trouvé mieux que d’accuser des enseignants d’avoir instrumentalisé les enfants pour revendiquer à leur place. Un raccordement frauduleux !

A entendre M. Kabund, les enfants ne sont pas capables de savoir que les cours ne sont pas dispensés et qu’ils viennent papoter au lieu d’étudier. Au lieu d’applaudir ces adolescents, il les a dénigrés, estimant que c’était leurs formateurs qui manifestaient.

De son côté, le ministre Tony Mwaba de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) n’a pas trouvé mieux que de priver de salaire certains enseignants grévistes.

Pour lui, engager un bras de fer avec les Catholiques serait la meilleure solution.

Avec une légèreté déconcertante, ce professeur d’universités c’est-à-dire le sommet du savoir, estime que ceux qui observent la grève sont à la tête d’un mouvement contre la gratuité de l’enseignement de base, mise en œuvre par le Chef de l’Etat.

Le coupable a donc été vite trouvé. Il se recrute dans la sphère politique. Une erreur de jugement qui ne permet pas au pouvoir en place

de voir la réalité en face.

En réalité, la grogne des enseignants du réseau public de l’EPST va au-delà de la seule Église Catholique au Congo. C’est faire fausse route que de croître que ce sont les évêques de la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) qui seraient les vrais tireurs des ficelles du profond malaise qui a gagné le secteur de l’enseignement.

Tony Mwaba, tout comme l’ensemble du Gouvernement, ne se rendent pas compte qu’on est en train de compromettre notre avenir collectif. Impossible pour le peuple d’assister en spectateurs. Son avenir étant compromis, ceux des décideurs, qui ne l’auraient pas compris, paieront le prix fort. On ne joue pas avec l’avenir de toute une nation.

Et le pouvoir a intérêt à se ressaisir avant le volcan social n’entre en éruption. Il fait écouter cette masse qui crie.

Bientôt les écoles du secteur privé vont aussi cesser leurs activités, en solidarité aux écoles publiques.

Chercherait-on encore une main politique pour se justifier ?

Il n’est donc pas encore trop tard pour mieux faire.

Econews