Delly Sesanga se rallie à Moïse Katumbi et lui apporte son programme sur la «refondation du Congo»

Comme les trois autres candidats qui ont rejoint Moïse Katumbi aux premiers jours de la campagne électorale, Delly Sesanga, leader d’ENVOL, a pris tout son temps avant de se décider. Son ralliement au candidat n°3 à la présidentielle du 20 décembre, officiellement acté dimanche à Kinshasa, a donc scellé un pacte pour celui qui porte le projet de «refondation du Congo». En rejoignant Moïse Katumbi, Delky Sesanga n’y va donc pas les mains vides. Il s’agit aussi de ne pas amener l’opposition à disperser ses voix pour ouvrir un grand boulevard au candidat de l’Union sacrée de la nation. Avec le ralliement de Dessy Sesanga à Moïse Katumbi, la campagne électorale a pris une autre tournure. Avec Delly Sesanga dans le giron de Katumbi, c’est une bonne partie des voix de l’espace Kasaï qui est aussi rognée au candidat n°20, Félix Tshisekedi. C’est le quatrième présidentiable à rejoindre Moïse Katumbi, après Seth Kikuni, Franck Diongo et Matata Ponyo Mapon
Quoi qu’il en soit, le sprint final se joue, le 20 décembre prochain, dans les urnes.
Intégralité de la déclaration de ralliement de Delly Sesanga.

A l’heure où je m’adresse à vous, notre pays vit une situation critique de son histoire. Critique pour nos compatriotes de l’Est, condamnés à la souffrance, à l’errance et à l’exil ainsi qu’à l’abandon de l’exercice de leurs droits, notamment celui de voter ce 20 décembre 2023, une plaie ouverte entretenue par la politique sécuritaire confusionniste et à tâtons du pouvoir.

Critique également dans nos quartiers et nos foyers, confrontés à la pauvreté, l’insécurité et aux tensions communautaires, alimentées par le pouvoir à travers les discours ouvertement clivants de la stigmatisation et de la division de la Nation.

Critique au niveau de la stabilité politique, puisqu’à l’approche des élections, sans fichier fiable, ni cartographie certaine, avec les cartes d’électeur illisibles et sans admission de la diversité de l’observation électorale indépendante, nous sommes engagés dans le processus électoral le plus improbable depuis 2006 pour la stabilité post-électorale.

Critique enfin par l’aveuglement intéressé du pouvoir qui tout en reconnaissant le gouffre dans lequel se trouve notre pays, feint d’ignorer et s’installe dans le déni, malgré les nombreux avertissements de ces débuts de campagne, que c’est son bilan qui nous y enfonce toujours plus vite, toujours plus profondément.

Depuis ces dix derniers mois, j’ai parcouru notre pays et rencontré les préoccupations et les aspirations de notre peuple. Depuis également ces dix jours de campagne vous êtes nombreux à témoigner de votre adhésion au projet que je porte, avec tous les candidats Envol aux élections législatives et provinciales. Un autre Congo est toujours possible et nous pouvons écrire, tous, en tant que Nation, la nouvelle page de son histoire. Preuve en est d’ailleurs que notre projet, nos priorités ont composé dans une large partie, le programme commun de l’opposition élaboré à Pretoria. Il s’agit notamment de la sécurisation du territoire, l’unification du pays, la restauration de l’intérêt commun, le renforcement des services publics et la diversification de notre économie, thèmes partagés par tous.

Mes chers compatriotes, Congolaises, Congolais.

Ce programme commun ne constituait cependant qu’une première étape sur le chemin de la quête d’une alternance dans notre pays pour 2023. En inscrivant cette démarche dans le cadre d’un projet fédérateur pour tourner la page de l’indécision et de l’incapacité qui caractérisent la gouvernance actuelle, nous cherchons à aller au-delà de la simple alternance pour une alternative qui donne une perspective nouvelle au pays. Pour ce faire, il faut mettre fin au régime actuel qui mine notre capacité à atteindre la vocation de notre pays, celle d’être un des moteurs du développement pour son peuple et pour l’Afrique. Dans le contexte des tensions politiques accrues sur notre continent et ailleurs dans le monde, de la résurgence des coups d’état militaires en Afrique, ces élections du 20 décembre 2023 sont une opportunité inespérée pour la RD Congo d’adresser un message au monde et à l’Afrique sur la liberté, la démocratie et la justice.

Par ailleurs, j’ai toujours dit d’une part que face aux risques de fraude électorale orchestrée par le pouvoir, la candidature commune constituerait, en complément de la mobilisation et de la veille de tous et de toutes, une mesure efficace pour empêcher les tentatives du pouvoir de s’accaparer les résultats.

D’autre part, je me suis engagé dans le combat politique pour servir par devoir et non par intérêt personnel. Aussi, j’ai répété tout au long de cette campagne que ce n’était pas le choix d’une personnalité qui devait primer mais plutôt le projet, la capacité à fédérer et l’intérêt supérieur de notre pays. C’est dans cette logique que j’ai participé aux discussions avec les autres candidats de l’opposition, c’est avec cette conviction que j’ai échangé avec vous en préparant cette campagne et en allant à votre rencontre. La survie de notre pays vaut plus que les ambitions des uns ou des autres. Il attend de chacun de nous un sursaut. Je suis donc fier d’avoir pu constater que cette fermeté dans les convictions est unanimement partagée par les membres du parti Envol et en particulier les candidats qui se battent tous les jours au niveau législatif et provincial.

Mes chers compatriotes, Congolaises, Congolais,

Dans le contexte de la faiblesse de crédibilité du système électoral actuel, s’impose à chacun le devoir de dépassement, sans lequel le pouvoir actuel gagnera en marge de manœuvre pour instrumentaliser frauduleusement l’appareil électoral (Cour constitutionnelle et CENI), en prenant appui sur les divisions de l’opposition pour se maintenir artificiellement à l’issue du scrutin. Un tel risque est encore évitable. Il doit être évité et contourné !

Car, notre mode de scrutin présidentiel au suffrage universel direct majoritaire à un tour, dans un pays aussi riche de sa diversité ne laisse guère de choix, pour échapper au piège de la dispersion que de nous rassembler pour desserrer l’étau de la fraude électorale.

A cette étape, nous avons obtenu d’ores et déjà un programme commun, fruit de la synthèse des travaux de Pretoria. Il nous revient maintenant la responsabilité de parachever cette démarche en créant les conditions politiques d’une victoire incontestable de l’opposition sur le pouvoir sortant.

Je sais tous les efforts que vous avez déjà consentis et je tiens à vous remercier ici de l’engagement sans faille dont vous avez déjà fait preuve. Mais, je vous le garantis : si nous le voulons, l’avenir de notre pays est à portée de main. Nous pouvons le façonner conformément aux aspirations de notre peuple !

Le pouvoir actuel est confronté aujourd’hui chaque jour de campagne aux fruits de ses errements, de ses négligences et de ses compromissions. Malgré tous ses moyens, il ne peut faire taire la lassitude, l’exaspération et le désir de changement des congolaises et des congolais, transis dans la douleurs de leurs souffrances du quotidien ! Il ne se laissera cependant pas faire aisément. Il ne faut donc pas par erreur lui laisser la moindre opportunité, une échappatoire. Ce serait une faute historique !

A cet instant alors, permettez-moi de paraphraser Frantz Fanon : chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission. Et une fois découverte, elle doit l’affronter. Elle a le choix : la remplir ou la trahir. La grande histoire ne nous pardonnera jamais de n’avoir pas donné une chance réelle à l’alternative, dans ce moment critique et face aux évidences. Ainsi, pleinement conscient de mes responsabilités en en ce moment de l’histoire de notre pays, j’ai décidé dans un élan de sursaut et d’unité nationale de joindre le geste à la parole en alliant nos forces à la candidature de Moise Katumbi, dans le cadre de programme commun, en vue de construire dans l’unité et le rassemblement une nouvelle perspective pour notre pays et notre peuple, qui en ont grandement besoin.

Pour ma part, mon engagement reste total. Si je me joins à lui, c’est pour contribuer à mettre en œuvre dès l’investiture, par une volonté claire et résolue incarnée dans le programme commun, les propositions de LA REFONDATION DU CONGO. Et ce, par une rupture avec les pratiques rétrogrades du régime sortant et les tragédies qui endeuillent notre pays depuis des décennies. Le programme commun sera la ligne de crête de notre conduite, de notre engagement auprès de vous et le cadre strict de notre alliance.

Aussi, au-delà du scrutin présidentiel, vous qui croyez en notre projet, je vous demande de veiller également à ce que les garants de LA REFONDATION DU CONGO, candidats aux élections législatives et provinciales bénéficient de votre soutien massif afin que nous constituions une force politique dans le cadre des nouvelles institutions en mesure de peser efficacement en faveur de la gouvernance et des réformes que nous appelons de nos vœux. Aujourd’hui n’est pas la fin de notre combat, c’est à l’inverse la perspective accrue de faire de notre ambition pour la République Démocratique du Congo l’action politique de demain.

Mes chers compatriotes, Congolaises, Congolais

J’appelle donc tous mes soutiens à travers le pays, qui sont convaincus par la force de notre projet, à voter pour lui lors du scrutin présidentiel afin de donner une chance aux idées de la REFONDATION DU CONGO d’être mises en œuvre à travers ce programme commun en le portant à la magistrature suprême. Je formule ainsi le vœu que cela conduise tous les partisans du changement, quelles que soit leurs ambitions personnelles, à rejoindre à leur tour celui d’entre nous qui semble le mieux placé pour entraîner l’alternance de notre pays. Une seule priorité doit nous guider tous : le sursaut national et républicain afin de donner à notre pays la possibilité d’être grand à nouveau.

Restons mobilisés. Restons unis. Restons déterminés. Soyons présents le jour du vote, veillons sur le processus électoral. Nous connaissons la feuille de route, portons ensemble le chemin d’une véritable alternative politique à la Présidence de la République, à l’Assemblée et dans les Provinces.

Que vive la République Démocratique du Congo,

Que vive la Refondation du Congo.
Je vous remercie.
DELLY SESANGA HIPUNGU DJA KASENG