Dans l’exercice de sa fonction régalienne de la protection de la population, la Police nationale congolaise (PNC) fait de son mieux pour éradiquer le phénomène «Kuluna» qui continue de faire couler l’encre et la salive. A Nsanga (Kingasani 1), un quartier de la commune de Kimbanseke, dans la ville de Kinshasa, le soir du 30 octobre 2021, la population a assisté impuissante à la bagarre entre deux gangs de «Kuluna». Une bagarre qui s’est terminée par la mort d’un jeune homme. En colère, les jeunes du quartier ont pris d’assaut le sous-commissariat (Sous-Ciat) de la police concerné par cette mort d’homme. Le bilan de cet assaut est lourd. Le Sous-ciat incendié, trois véhicules, dont deux de marque Toyota, modèles IST, et un minibus de marque Toyota, modèle Hiace, brûlés et toutes les motos des particuliers mises en fourrière emportées. Les autorités policières du district de Tshangu, informées le même soir, sont venues s’enquérir de la situation et ont promis de retrouver les éléments de ces deux gangs et les policiers auteurs de cette bavure qui seraient jusqu’alors en fuite.
Selon les témoignages des habitants du quartier, « généralement ces deux gangs ont l’habitude de s’affronter pour une cause non élucidée. L’un de deux gangs se fait souvent accompagner de policiers du sous-ciat brûlé». Cette fois-ci, la partie s’est terminée par la mort d’un jeune homme.
Les policiers, accompagnés de leurs éclaireurs, ont commencé à tirer des balles de sommation. Le chef du gang, machette ‘‘Tramontina’’ à la main, a appelé ses amis à la résistance.
«Masta a tolenda»,a-t-il lancé en Lingala. Ce qui veut dire en Français : «Camarades, résistons». Se sentant en insécurité, l’un des policiers a recouru à la manière la plus radicale, en tirant une balle à la tête d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui rendra l’âme sur place.
Les jeunes du quartier ayant constaté l’irréparable, se rueront vers le sous-ciat où étaient détachés les policiers déployés lors cette opération. Ils ont saccagé le bureau, vandalisé et brûlé les véhicules et autres biens consignés à la police. Finalement, ils ont libéré tous les détenus et mis le feu à tous les dossiers.
Le commandant et tous les éléments du sous-commissariat sont introuvables. «Malgré l’infraction commise par ces jeunes inciviques, ôter la vie à un homme est vivement condamnable. Une fois de plus, la police a endeuillé une famille. Il y a des manières plus dures que de tuer qui peuvent être utilisées pour ramener ces jeunes délinquants à la raison», a déclaré un père de famille sous le sceau de l’anonymat. Car selon lui, la vie humaine est sacrée. La peine de mort, en République Démocratique du Congo, est prohibée. Les autorités, tant militaires que civiles, doivent tout faire pour appliquer la loi.
T. Masiala