Le Premier ministre australien Scott Morrison a répondu aux accusations d’Emmanuel Macron, qui a affirmé savoir qu’il lui avait menti à propos des négociations secrètes entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni sur l’accord de défense Aukus, qui ont entraîné la rupture d’un contrat franco-australien sur des sous-marins.
L’affaire des sous-marins a plus que jamais effrité les relations diplomatiques entre la France et l’Australie. Comme l’indique le quotidien britannique The Guardian, le Premier ministre australien, Scott Morrison, n’a que peu goûté aux accusations d’Emmanuel Macron, qui a affirmé dimanche 31 octobre savoir que le dirigeant australien lui avait menti à propos des négociations secrètes entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni sur l’accord de défense Aukus, qui ont entraîné la rupture d’un contrat franco-australien sur des sous-marins.
«J’ai les épaules larges, je peux gérer ça», a indiqué Scott Morrison en ajoutant que «l’Australie est fière de son bilan en ce qui concerne sa capacité de défense ». En outre, le Premier ministre australien a affirmé qu’il avait tenté d’informer de vive voix Emmanuel Macron du pacte d’Aukus avant qu’il ne soit dévoilé publiquement le 15 septembre dernier, mais le président français était alors injoignable. Scott Morrison a souligné qu’il avait ensuite envoyé un texto au président français.
«Nous discutons, nous verrons ce qu’il fera », avait déclaré Emmanuel Macron dimanche, en marge du G20 de Rome, concernant la possibilité de redonner sa confiance à Scott Morrison. « J’ai beaucoup de respect pour votre pays et beaucoup de respect et d’amitié pour votre peuple», a-t-il poursuivi, mais «quand on a du respect, on doit être deux et se conduire conformément à ces valeurs».
Scott Morrison évoque une «décision difficile»
«Nous avons décidé dans l’intérêt de l’Australie de ne pas aller de l’avant avec le contrat Naval Group qui aurait dû prendre fin en décembre dernier. […] Des retards dans le contrat ont fait que cela n’a pas eu lieu et qu’il s’est prolongé jusqu’en juillet», a également ajouté Scott Morrison, estimant devoir « prendre des décisions difficiles pour s’assurer que l’Australie a la meilleure capacité de défense». «Emmanuel Macron était clairement conscient depuis quelques mois qu’il y avait des inquiétudes» concernant la tenue de ce contrat franco-australien, a-t-il tenu à faire valoir.
Ces propos interviennent quelques jours seulement après les déclarations du président américain Joe Biden, sur la crise des sous-marins, vendredi 29 octobre. «Ce que nous avons fait était maladroit et n’a pas été fait avec beaucoup d’élégance», avait regretté le locataire de la Maison-Blanche, qui avait «l’impression que la France avait été informée» de l’intention de l’Australie d’abandonner le contrat «bien avant» que le pacte d’Aukus ne soit révélé publiquement.
Econews avec Lepoint.fr