Sahara : la France appuie le plan marocain, « seule base » de règlement du conflit

L-R : Le président français Emmanuel Macron et le roi du Maroc Mohammed VI s'entretiennent au palais royal de Rabat, au Maroc, le 14 juin 2017. Photo by Balkis Press/ABACAPRESS.COM

Paris a renforcé son soutien au plan marocain pour le Sahara marocain. Un message adressé au Roi Mohammed VI par le Président français Emmanuel Macron confirme l’évolution de la position de la France, pour laquelle la proposition marocaine serait désormais « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée ».

La France a fait un pas important en direction de Rabat, mardi 30 juillet, renforçant son soutien au plan marocain pour le Sahara désormais considéré comme « la seule base » permettant de résoudre le conflit avec les indépendantistes du Polisario, vieux de près de 50 ans. Le geste, décrié dès la semaine dernière par Alger qui soutient les indépendantistes sahraouis, était attendu par le Maroc, pour qui la question du Sahara est une « cause nationale», influençant ses relations avec la France qui s’étaient fortement refroidies ces dernières années.

Dans un message adressé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Président français Emmanuel Macron, annonce officiellement au Souverain qu’il « considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », indique mardi le Cabinet Royal dans un communiqué.

Dans ce même Message, qui coïncide avec la commémoration du 25ème anniversaire de la Fête du Trône, le Président de la République française assure Sa Majesté le Roi de « l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour le Royaume » et que son pays « entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international ».

A cet effet, Son Excellence le Président Emmanuel MACRON affirme que « pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », ajoutant que ce plan « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». 

« Aujourd’hui, un consensus international de plus en plus large se dégage », constate le chef de l’État français, concernant le Plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, précisant que « la France y prend toute sa part dans l’ensemble des enceintes concernées », notamment à travers le soutien de son pays aux efforts du Secrétaire général des Nations Unies et de son Envoyé personnel. « Il est temps d’avancer. J’encourage donc toutes les parties à se réunir en vue d’un règlement politique, qui est à portée de main », affirme le Président MACRON dans son message.

Par ailleurs, après s’être félicité des efforts du Maroc pour le développement économique et social du Sahara marocain, le Président de la République française s’est engagé à ce que « la France accompagnera le Maroc dans cette démarche au bénéfice des populations locales ».

« Cette annonce de la République française, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, constitue une évolution importante et significative en soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara », a estimé le Cabinet royal dans un communiqué, affirmant qu’elle s’inscrivait « dans la dynamique impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI ».

La même dynamique est également portée par de nombreux pays dans différentes régions du monde, en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc et du plan d’autonomie comme cadre exclusif pour la résolution de ce différend régional.

L’Algérie confuse

Sans surprise, l’Algérie avait fait part dès jeudi dernier de sa « désapprobation » face à une « décision inattendue » de Paris sur cette question. Indiquant en avoir été informé quelques jours plus tôt, Alger avait fustigé une « décision inopportune et contreproductive » qui « n’aide pas à réunir les conditions d’un règlement pacifique » de ce dossier. L’Algérie « tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française » et dont le gouvernement français «assume seul la pleine et entière responsabilité », avait menacé le ministère des Affaires étrangères algérien.

La visite à Paris du président algérien Abdelmadjid Tebboune, prévue entre fin septembre et début octobre prochains, pourrait-elle être remise en cause ? Non, affirme une source française proche du dossier. L’Algérie reste « un partenaire stratégique » et la coopération se poursuit, « dans le cadre établi par les deux Chefs d’États, depuis la visite du Président Macron en août 2022 ».

Econews