Partenariat UE – Fondation Mo Ibrahim : Moïse Katumbi,  porte-voix de la RDC à Bruxelles

Bien qu’il soit en retrait de la politique active en République démocratique du Congo (RDC), Moïse Katumbi, leader de la principale force politique de l’opposition, Ensemble pour la République, ne cesse de se faire remarquer sur la scène internationale. L’homme politique a été aperçu lors des échanges à Bruxelles entre la Fondation Mo Ibrahim et l’Union européenne, en présence de figures influentes telles que Charles Michel, président du Conseil européen, et Macky Sall, ancien président sénégalais. 

La nouvelle a été annoncée par Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, sur le réseau social X, où il a partagé des photos de ces rencontres.

Un message pour la RDC ?

Dans son compte X, Olivier Kamitatu a tenu à souligner la portée de la présence de Macky Sall à cet événement, rappelant que celui-ci, après avoir achevé son mandat présidentiel au Sénégal, a respecté les règles constitutionnelles de son pays, ouvrant ainsi la voie à une transition pacifique. Cette référence est lourde de sens pour la scène politique congolaise, marquée depuis plusieurs mois par des tensions autour de l’éventualité d’une révision constitutionnelle.

Olivier Kamitatu, dans une déclaration subtile mais incisive, a lancé une pique directe aux «apprentis-sorciers congolais» qui, dans le contexte d’un pays «déchiré par la guerre», envisageraient un changement de la Constitution dans le seul but de prolonger leur pouvoir. En soulignant que «l’histoire rappelle qu’il faut savoir quitter le pouvoir avant qu’il ne vous quitte», Kamitatu relance le débat sur la limitation des mandats présidentiels et l’importance de respecter la Constitution comme un pilier de la démocratie.

Une opposition en veille, mais active sur la scène internationale

Alors que Moïse Katumbi semble en retrait de la politique intérieure, son activité internationale montre qu’il continue de défendre des valeurs démocratiques et de s’entourer de soutiens au-delà des frontières congolaises. Son engagement au sein de forums internationaux tels que ceux de la Fondation Mo Ibrahim, dédiée à la bonne gouvernance en Afrique, est perçu par les analystes comme une tentative de consolider son image de leader démocratique en opposition aux dérives autoritaires dans son pays.

En RDC, l’opposition accuse régulièrement le pouvoir en place de restreindre les libertés et d’envisager des changements constitutionnels qui pourraient prolonger la présidence actuelle. Les échanges de Moïse Katumbi avec Charles Michel, figure importante de l’Union européenne, laissent également entendre qu’il pourrait chercher un soutien européen pour faire pression sur le gouvernement congolais afin de garantir le respect des règles démocratiques.

La voix de Katumbi, bien que moins audible en politique intérieure, résonne ainsi à l’étranger, où il se pose en défenseur des valeurs démocratiques et des transitions pacifiques. Face à une possible révision constitutionnelle en RDC, son engagement auprès de figures comme Charles Michel et Macky Sall prend un sens particulier, rappelant aux autorités congolaises que l’opposition n’est pas seulement une voix intérieure, mais aussi un relais de pression à l’international.

Pour les observateurs, ce déplacement à Bruxelles est révélateur d’une opposition qui, même en apparence en retrait, reste active et veille à défendre ses convictions dans un contexte national de plus en plus incertain.

Econews

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