Le Gouvernement de la République a opté pour l’apaisement. Désormais, il faut payer entre 300.000 et 600.000 francs congolais comme frais de scolarité des enfants du maternel et du secondaire. Ceux du primaire ne paieront absolument rien.
Un accord trouvé entre le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et les syndicats a permis de trouver cette solution médiane.
Du coup les cours ont effectivement repris après deux mois de temps perdu. Une situation qui pouvait être évité dans la mesure où l’intransigeance stérile du ministre Tony Mwaba n’a servi absolument à rien.
Le ministre de l’EPST n’a pas compris que la gratuité avait un coût. Et qu’il n’appartenait pas aux seuls enseignants de porter le poids de cette mesure salutaire.
Le Gouvernement de la République, qui doit garantir l’effectivité de cette gratuité de l’enseignement de base, s’est fourvoyé dans des menaces des enseignants. Au finish, ces derniers se sont montrés malins. Ils viennent à l’école et tournent les pouces sans toucher à la craie. Les élèves étaient les premiers à prendre d’assaut le siège du parlement.
Encore une fois, la mauvaise perception de la situation a fait dire au premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, que ces enfants étaient manipulés ! Une déclaration immature d’autant que pour que les enfants se rendent compte que les cours ne sont pas donnés, ils n’ont pas besoin de commanditaires.
Le plus important est qu’une formule est trouvée pour que la prise en charge de la gratuité soit assurée. Les chefs d’établissements et les gestionnaires savent ce qui convient de faire. Tout sera récolté, mis ensemble et partagé entre l’ensemble des enseignants. Ceux du primaire compris. Le tour est joué.
Le Gouvernement peut continuer de prêcher l’évangile de la gratuité de l’éducation. Certes cet ambitieux programme du Chef de l’Etat n’a pas été totalement supprimé, acceptons néanmoins que le Gouvernement l’assoupli pour sauver une année scolaire qui réunissait déjà tous les signes d’un arrêt généralisé
Gouvernement et parents d’élèves ont donc accepté de mettre chacun de l’eau dans son vin. Les parents peuvent bien se consoler, pour autant que les élèves auront finalement droit aux cours. Ils devront participer à l’effort national pour une année scolaire apaisée. Ils savent que cette charge est encore une fois portée par eux stoïquement pourvu que les enfants aillent à l’école.
Le Gouvernement, qui a reculé pour bien sauter, doit se dire qu’avec l’amélioration de l’espace budgétaire, il est temps que le budget de l’enseignement soit amélioré sensiblement dans le budget de l’Etat. La gratuité se prépare et se planifie. Espérons qu’en 2022, une part importante des ressources publiques sera allouée au secteur éducatif pour donner enfin un vrai contenu à la gratuité de l’enseignement de base.
ECONEWS