Lamuka, FCC, les laïcs catholiques et protestants unis pour un processus électoral inclusif

N’ayant pas trouvé gain de cause dans le cadre des institutions, c’est dans la rue que le «Bloc patriotique», ce mouvement qui réunit les forces politiques et sociales, a décidé de faire entendre sa voix.

Samedi, le «Bloc patriotique» a lancé un appel à une grande mobilisation pour défendre un processus électoral qu’il juge déjà piégé, particulièrement en l’absence d’un consensus autour de nouveaux animateurs de la Céni (Commission électorale nationale indépendante).

Le Ministère des Laïcs Protestants (MILAPRO), le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) se sont joints à Lamuka du tandem Muzito-Fayulu et au Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, des alliés de circonstance, pour protester contre la politisation de la Céni et contre la mise en place de la «taxe» RAM (Registre d’appareils mobiles). Malgré la pluie qui s’est abattue samedi dans la ville de Kinshasa, plusieurs personnes étaient au rendez-vous.

A Kinshasa, les manifestants sont partis de trois sites différents : Super Lemba, rond-point Moulaert et marché Selembao. Un très grand dispositif policier était déployé pour encadrer les manifestants.

Comme convenu, à l’issue de cette marche, un mémorandum a été transmis aux autorités compétentes pour un processus électoral élagué de toute irrégularité.

Comme partout ailleurs, sur la place Super-Lemba, sous une pluie battante, les militants de Lamuka ont massivement répondu à l’appel de leurs leaders. Sur tout le parcours, encadré par la Police nationale congolaise, les militants de Lamuka scandaient des chansons patriotiques pour exprimer leur désaccord sur plusieurs questions qui alimentent la chronique politique.   La question de la désignation de Denis Kadima à la tête de la nouvelle équipe dirigeante de la Céni, la question du Registre des appareils mobiles (RAM) et tant d’autres étaient comptés parmi les principales revendications.

La palme d’or revient aux éléments de la Police nationale congolaise qui ont fait preuve d’un professionnalisme sans pareil. Toujours est-il que des incidents mineurs ont été signalés, mais rapidement maîtrisés par les forces de l’ordre.

Plusieurs leaders de la Société civile et de l’opposition ont aussi répondu présents à l’appel du Bloc patriotique. L’Ecidé de Fayulu et le Nouvel Elan d’Adolphe Muzito sont partis de Lemba. Les partis membres du FCC se sont donné rendez-vous à Bandal Moulaert avec la présence remarquée d’Emmanuel Shadary, d’Aubin Minaku, de Bruno Tshibala, de Benoît Kambere et tant d’autres. A la tête du CLC, qui s’est aussi mobilisé, la troupe était conduite par Me Hervé Diakiese.

Sur la place Pont Cabu, quelques manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes par la Police à la suite d’une altercation avec certaines personnes identifiées comme membres du parti présidentiel.

Certains manifestants voulaient aussi s’en prendre aux effigies de Félix Tshisekedi à la fin de la manifestation.

Globalement, la manifestation s’est déroulée dans le calme. La police, déployée le long de grandes artères, selon les itinéraires fixés de commun en accord avec l’autorité urbaine, a bien encadré les manifestants.

Pour le FCC, qui se range désormais dans l’opposition, il a profité de multiplier ce genre de manifestations jusqu’à ce que le pouvoir, dit-il, revienne à la raison sur plusieurs sujets de leurs revendications.

La marche du 13 novembre a vécu, au grand bonheur de la démocratie congolaise.

T. Masiala