Les opérations de recensement et d’identification de la population restent irréversibles. En 2022, le Gouvernement pense déjà relancer cette machine pour l’organisation en République du deuxième recensement et recensement de sa population. Dans le projet de loi de finances 2022, sous examen à l’Assemblée nationale, une ligne de crédit de 250 millions de francs congolais a été affectée à ces opérations. Pendant ce temps, à Kinshasa, l’Institut national de la statistique (INS) et le Bureau central de recensement (BCR) procèdent aux derniers réglages de leur stratégie opérationnelle.
Certes le Gouvernement ne conditionne pas les opérations de recensement et d’identification, mais l’exécutif national affiche clairement ses ambitions d’organiser ces opérations, après le dernier recensement de 1984. Dans le cadre du projet de loi de finances pour l’exercice budgétaire 2022, une ligne de crédit de 250 milliards de francs congolais, soit environ 120 millions USD au taux budgétaire de 2.083 FC/USD, a été prévu à cet effet.
Si le Gouvernement affiche clairement sa ferme volonté politique de réussir ces opérations, les structures et services de l’Etat, directement impliqués, sont à pied d’œuvre pour les derniers réglages de leur capacité opérationnelle.
En atelier du 10 au 13 novembre 2021 à Kinshasa, les agents de l’Institut national de la statistique (INS), à travers le Bureau central de recensement (BCR), ont procédé à l’évaluation des résultats du test des applications de collecte de données cartographiques qui seront utilisées pour le deuxième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH2).
D’après la directrice générale adjointe de l’INS, Judith Kisimba Musumba, citée par le site d’infos en ligne zoom-eco.net, ces assises ont permis principalement de valider les outils qui permettront à la RDC de se doter de statistiques fiables et actuelles pour une bonne planification du développement.
Pour y parvenir, Judith Kisimbaa précisé que les parties prenantes à cet atelier ont dû évaluer l’efficacité des applications développées pour la gestion du travail des équipes de cartographie, pour la collecte et la gestion des données des villages, des quartiers, des ménages et celles des infrastructures socio-économiques et administratives.
Cet atelier a ainsi permis à ces services opérationnels d’évaluer les mécanismes de transfert des données entre l’agent cartographe et son chef d’équipe; évaluer le programme de suivi et d’encadrement du travail de collecte par le chef d’équipe et le chef de brigade, et évaluer la performance des tablettes et autres accessoires informatiques utilisés.
Pour sa part, le coordinateur adjoint chargé des questions techniques au BCR, Henry-Marie Kazadi, a fait observer qu’après cette étape de validation des applications viendra celle de la cartographie pilote, avant la phase finale de recensement proprement dit.
A noter que les applications sous examen ont été testées spécialement sur deux sites de la ville de Kinshasa.
Quid du Recensement général de la population et de l’habitat ?
Ces assises, qui plantent le décor des opérations de recensement, ont été rendues possible grâce à l’appui logistique du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et de la Banque Africaine de Développement (BAD). Cet atelier a connu la participation des experts tant nationaux qu’internationaux.
Le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) est un terme consacré, universellement reconnu par les Nations Unies, qui désigne une opération spécifique de collecte de données, anciennement appelée «Recensement scientifique de la population». Il s’agit d’une opération visant le comptage exhaustif de la population d’une région ou d’un pays, sans omission ni double compte, et la connaissance de ses conditions de vie sur une période de temps donné.
Selon les Nations Unies,« on entend par Recensement de la population, l’ensemble des opérations qui consistent à recueillir, à grouper, à évaluer, à analyser et à publier des données démographiques, économiques et sociales se rapportant, à un moment donné, à tous les habitants d’un pays ou d’une partie bien déterminée d’un pays».
Le RGPH permet donc de répondre avec précision aux questions telles que : Combien sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Où vivons-nous ? Comment vivons-nous ? etc. dans le but de faciliter la planification et l’élaboration des programmes et politiques de développement à moyen et long termes.
Le premier et le dernier RGPH que la RDC a organisé remonte à 1984. Au regard des recommandations des Nations Unies, chaque pays devait organiser son RGPH chaque dix ans, du moins pour les pays en développement. En principe, la RDC devrait être en préparation de son cinquième RGPH pour 2024, à raison du deuxième en 1994, du troisième en 2004 et du quatrième en 2014. Il y a donc urgence !
Face au manque d’informations fiables et d’indicateurs nécessaires pour une planification efficace et cohérente des programmes et politiques de développement à moyen et long termes, la réalisation du deuxième Recensement Général de la Population et de l’Habitat revêt un caractère plus qu’impératif en RDC.
Par exemple, le RGPH fournit à lui seul 98 des 232 indicateurs (soit 42%) pour le suivi des Objectifs du Développement Durable (ODD).
Enfin, les résultats du RGPH faciliteront l’accompagnement du processus de décentralisation et de développement des vingt-six provinces car c’est la seule opération statistique qui dispose de données au niveau le plus fin dans un pays. Le succès du RGPH2 dans la province dotera cette dernière de données fiables et actuelles pour les besoins de son développement, données indispensables pour orienter les actions des décideurs et des partenaires au développement.
Econews