Le Garde des sceaux et ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, subit un revers majeur dans son bras de fer judiciaire contre le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu. Accusé de détournement de millions de dollars dans un projet de construction pénitentiaire à Kisangani, l’ancien ministre se voit désormais interdire toute sortie de Kinshasa, tandis que son départ du Gouvernement Suminwa semble acté.
La chute de Constant Mutamba prend une tournure judiciaire implacable. Le procureur général Firmin Mvonde a officiellement notifié à la Direction générale de la migration (DGM) une interdiction de quitter le territoire national à l’encontre de l’ancien ministre de la Justice. Cette mesure, prise en application de l’article 83 alinéa 1 de la loi organique n°13/010 du 19 février 2013, s’inscrit dans le cadre d’une procédure en cours devant la Cour de cassation.
Constant Mutamba est visé par des accusations graves de détournement de fonds publics, notamment dans le financement d’un projet de prison moderne à Kisangani. L’article 145 du Code pénal, invoqué dans cette affaire, prévoit des peines sévères pour de tels délits, ce qui laisse présager un procès à haut risque pour l’ancien membre du gouvernement.
Déjà affaibli par des mois de tensions avec la magistrature, Constant Mutamba voit désormais son horizon se rétrécir. Alors que son départ du Gouvernement était évoqué depuis plusieurs semaines, cette interdiction de sortie du territoire confirme son isolement croissant.
Selon des sources proches du dossier, son procès pourrait être imminent, avec des preuves jugées accablantes par le parquet.
Une affaire emblématique de la lutte anti-corruption ?
Cette décision du PG Mvonde intervient dans un contexte où les autorités judiciaires affichent une volonté de durcir le ton contre la corruption. Le cas Mutamba, impliquant des millions de dollars détournés dans un projet censé moderniser le système carcéral, pourrait devenir un symbole de cette nouvelle rigueur.
Pour l’heure, l’ancien ministre n’a pas fait de déclaration publique, mais son camp dénonce une «persécution politique ». Cependant, avec des preuves matérielles et des procédures engagées, la justice semble déterminée à aller au bout de cette affaire.
Alors que Constant Mutamba se retrouve coincé à Kinshasa, son avenir politique et judiciaire s’assombrit rapidement. Verdict dans les prochains mois.
Econews