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RDC : La CENCO et l’ECC présentent le rapport de leurs tournées pour un Pacte social en faveur de la paix durable

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont tenu une importante conférence de presse ce samedi 28 juin au siège de la CENCO dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. Présidée par l’abbé Donatien Nshole Babula, Secrétaire général de la CENCO, et le Révérend Éric Senga, Porte-parole et Secrétaire général de l’ECC, cette rencontre avait pour objectif de présenter le rapport de leurs tournées nationales et internationales menées dans le cadre de leur initiative citoyenne baptisée Pacte social pour la paix et le bien-vivre-ensemble en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.

Cette initiative, née à la suite de l’appel du Chef de l’État Félix Tshisekedi lancé à Asiro en 2024, lors d’un pèlerinage dédié à la Bienheureuse Anuarite, vise à offrir aux Congolais un cadre de réflexion collectif et inclusif pour identifier et traiter les causes profondes de l’instabilité dans le pays. Elle s’inscrit également dans la droite ligne de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui recommande des solutions locales pour des conflits durables.

Selon les deux Églises, ce Pacte n’est pas un texte prédéfini, mais un processus ouvert, fondé sur les principes bibliques et la mission prophétique des Églises. Il repose notamment sur le Psaume 133,1 : «Qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble », et Matthieu 5,9 : «Heureux les artisans de paix », ainsi que sur l’article 63 de la Constitution congolaise de 2006, qui rappelle à chaque citoyen son devoir de défendre la patrie.

Durant la phase préliminaire, la délégation conjointe CENCO-ECC a rencontré plusieurs parties prenantes, tant au niveau national qu’international. En RDC, des consultations ont été engagées avec le Chef de l’État, des responsables politiques de l’opposition et de l’Union sacrée, des confessions religieuses, des organisations de la société civile, ainsi que le leadership de l’AFC/M23. À l’étranger, les Églises ont été reçues par plusieurs chefs d’État africains (Rwanda, Kenya, Congo-Brazzaville, Ouganda, Angola, France), mais aussi par des hauts responsables politiques de la Belgique, du Qatar, du Togo, de l’Union européenne et des États-Unis, ainsi que par le Secrétaire général de l’ONU.

Les retours ont été largement positifs. La pertinence de cette initiative, fondée sur la recherche d’un dialogue inclusif et le traitement des causes profondes du conflit, a été reconnue comme originale et nécessaire. Elle a d’ailleurs conduit à une avancée diplomatique notable : l’adoption, par le Parlement européen, de la Résolution RC-B10-0211/2025, qui reconnaît l’importance du Pacte social initié par la CENCO et l’ECC dans le processus de paix en RDC et dans la région.

Malgré cet engouement, plusieurs défis demeurent. Le premier est une méconnaissance du processus parmi une partie des acteurs politiques et de la société civile, certains croyant à tort que le Pacte est déjà rédigé. Le deuxième est la sécurisation des Congolais en exil ou vivant dans des zones non contrôlées par l’État, qui demandent des garanties avant de participer. Enfin, le troisième est l’absence de financement : à ce jour, seuls les moyens propres des deux Églises permettent de couvrir les frais des déplacements, des consultations, du secrétariat technique et de la communication numérique.

À cela s’ajoutent des risques sécuritaires comme la prolifération des armes, la présence de mines et d’obus non explosés, ou encore les tensions géopolitiques autour des minerais critiques. L’absence d’implication du Parlement dans certains accords internationaux pourrait également compromettre la stabilité régionale.

En conclusion, la CENCO et l’ECC ont exprimé leur profonde gratitude au Chef de l’État congolais, aux chefs d’État étrangers, ainsi qu’au Secrétaire général de l’ONU pour leur écoute et leur soutien. Forts des attentes populaires exprimées au cours de cette première phase, les initiateurs du Pacte appellent solennellement le Président Félix Tshisekedi à engager le pays dans un dialogue national inclusif, en sa qualité de garant de l’unité nationale, conformément à la Résolution 2773 du Conseil de sécurité.

Ce dialogue, espèrent-ils, marquera une étape décisive vers une paix véritable, voulue, construite et écrite par les Congolais eux-mêmes.

Nana Kanku