Plus d’une décennie d’instabilité ne se résout pas en quelques jours. La République Démocratique du Congo en fait la douloureuse expérience depuis que sa région orientale sombre dans un cycle infernal de violences. Les racines du mal sont profondes, les solutions complexes, et le chemin vers la paix semé d’embûches.
Le dernier accord en date, signé le 27 juin 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des États-Unis, suscite un espoir prudent. Après des années de conflits meurtriers, de trêves éphémères et d’accords non respectés, peut-on croire que celui-ci sera différent ?
La paix ne se décrète pas, elle se construit. Les multiples initiatives passées – de Kampala à Addis-Abeba, en passant par Luanda – l’ont démontré : sans une réelle volonté politique, les signatures sur papier ne suffisent pas. L’Est congolais reste un champ de bataille où se mêlent rivalités ethniques, convoitises économiques et ingérences étrangères. Les groupes armés prolifèrent, les populations souffrent, et les solutions tardent à venir.
L’accord de Washington a le mérite d’exister. Piloté par les États-Unis, il bénéficie d’un poids diplomatique certain. Mais sera-t-il appliqué ? Les précédents nous incitent à la prudence. Les mécanismes de suivi, les garanties de sécurité et l’implication des acteurs locaux seront déterminants.
Pourtant, dans les ruines de Goma comme dans les collines du Sud-Kivu, des millions de Congolais espèrent encore. Ils ont vu trop de guerres, trop de promesses non tenues. Mais ils savent aussi que sans dialogue, sans pression internationale, rien ne changera.
L’accord du 27 juin 2025 n’est pas une fin en soi, mais une étape. Pour qu’il tienne, il faudra plus que des signatures : une volonté inébranlable de Kinshasa et de Kigali, un engagement ferme de la communauté internationale, et surtout, une inclusion des populations locales dans le processus.
La RDC ne sortira pas du bourbier en un jour. Mais chaque accord, chaque trêve, chaque discussion est une pierre ajoutée à l’édifice fragile de la paix. L’Histoire jugera si celui de Washington aura été décisif ou simplement un énième faux espoir.
En attendant, une chose est sûre : après trente ans de sang et de larmes, les Congolais méritent enfin de tourner la page. À leurs dirigeants, et à la communauté internationale, de ne pas les trahir cette fois.
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