Dans l’attente du Gouvernement Suminwa 2, des tensions montent au sein de l’Union Sacrée de la Nation (USN), la coalition au pouvoir. De nombreux chefs de partis et de regroupements politiques de la majorité expriment leur frustration et leur colère, affirmant avoir été délibérément exclus des consultations menées par la Présidence de la République. Cette mise à l’écart suscite de vives inquiétudes quant à leur «alignement» et leur représentation au sein du futur cabinet. Tandis que le secret plane sur la composition exacte de cette nouvelle équipe gouvernementale, l’intégration de figures de l’opposition modérée, comme Adolphe Muzito, semble se confirmer, intensifiant la veillée d’armes au sein des états-majors politiques de Kinshasa, où chacun rivalise d’ardeur pour afficher sa loyauté et vanter son bilan.
Le processus d’élaboration du prochain Gouvernement, sous la houlette de la Première ministre Judith Suminwa, est en train de provoquer une onde de choc et un profond ressentiment au sein de l’Union Sacrée de la Nation (USN), la majorité au pouvoir. Des voix s’élèvent, et pas des moindres, pour dénoncer une mise à l’écart des principaux chefs de partis et de regroupements politiques de la majorité des consultations décisives qui se déroulent à la Présidence de la République.
Cette exclusion, perçue comme un affront, alimente les spéculations et les craintes quant à la physionomie finale du Gouvernement Suminwa 2.
LA GROGNE
L’atmosphère est particulièrement tendue dans les cercles politiques de Kinshasa, où les murmures se transforment peu à peu en grogne ouverte. Des sources proches de l’USN, souhaitant conserver l’anonymat en raison de la sensibilité du sujet, confirment que plusieurs leaders influents, ayant pourtant contribué de manière significative à la victoire électorale de la majorité, se sentent marginalisés du processus décisionnel.
«Nous avons mouillé le maillot, nous avons mobilisé nos bases, et maintenant, au moment crucial de la formation du gouvernement, on nous ignore», confie un cadre d’un grand regroupement politique. Et d’ajouter : «C’est une insulte à notre engagement et à la démocratie interne de l’Union Sacrée».
Le format et la composition du Gouvernement Suminwa 2 sont, quant à eux, enveloppés d’un voile de mystère quasi impénétrable à la Présidence de la République. Cette discrétion, si elle peut viser à éviter les pressions externes, a pour effet pervers d’accroître l’anxiété et les rumeurs au sein même de la majorité.
Une certitude semble cependant se dégager : la Première ministre Suminwa envisage d’élargir la base politique de son Gouvernement en y incluant des figures issues des courants modérés de l’Opposition. Parmi les noms qui reviennent avec insistance, celui d’Adolphe Muzito, ancien Premier ministre et leader du parti Nouvel Élan, est fortement pressenti pour un important portefeuille ministériel.
Cette ouverture vers l’opposition est interprétée par certains comme une volonté de consolider l’unité nationale et de donner un nouveau souffle à l’action gouvernementale. Cependant, d’autres acteurs de l’opposition, comme Martin Fayulu, ne semblent pas être dans la ligne de mire de cette ouverture, soulignant ainsi la sélectivité des choix présidentiels.
Cette stratégie, bien que potentiellement bénéfique pour la stabilité du pays, ne fait qu’accentuer le sentiment d’amertume au sein de l’USN. Les chefs de partis politique qui se sentent lésés craignent pour leur «alignement» et celui de leurs cadres dans le futur exécutif. Le terme «alignement» est ici crucial, car il désigne la capacité d’un parti ou d’un regroupement politique à placer ses membres à des postes clés, gage de son influence politique et de sa capacité à servir ses bases électorales. Ne pas être aligné dans le gouvernement Suminwa 2 pourrait signifier une perte de prestige et de pouvoir, avec des répercussions potentiellement importantes sur les équilibres internes de la majorité.
VEILLEE D’ARMES DANS L’USN
Dans les états-majors de différents partis et regroupements politiques, c’est une véritable veillée d’armes qui s’observe. L’incertitude plane, mais l’activité ne faiblit pas.
Sur les plateformes de communication et les réseaux sociaux, la compétition est féroce. Chacun rivalise d’ardeur pour non seulement témoigner de sa loyauté indéfectible au Président de la République, mais aussi vanter son bilan et les réalisations de sa formation politique. Communiqués de presse, interviews, posts sur X (anciennement Twitter) et Facebook se multiplient, chacun cherchant à rappeler son importance et à prouver sa valeur aux yeux du Chef de l’État et de la Première ministre. Cette effervescence médiatique est un baromètre de la nervosité ambiante et de la course aux postes qui se joue en coulisses.
L’attente est désormais intenable. La publication de la liste complète du Gouvernement Suminwa 2 sera scrutée avec la plus grande attention, non seulement pour connaître les noms des futurs ministres, mais aussi pour décrypter les équilibres de pouvoir qui en découleront et les potentielles conséquences sur la cohésion de l’Union Sacrée de la Nation.
Francis N.

