Nommé il y a peu à un poste qu’il connaît par cœur, Adolphe Muzito, vice-Premier ministre en charge du Budget, passe rapidement à l’action. Dès ce mardi 19 août, l’ancien Premier ministre a présidé une réunion cruciale avec les responsables des Finances et des régies pour tracer la voie vers son objectif ambitieux : doubler le budget national. Face aux contraintes, la cible initiale de 13 milliards de dollars US des recettes courantes pourrait être revue à la baisse, mais la mobilisation est totale. La promesse est audacieuse : doubler le budget de l’État. Pour la concrétiser, le nouveau Vice-Premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, n’a pas perdu de temps. Dès mardi, il a convoqué une réunion de haut vol dans son cabinet du Centre financier de Kinshasa, associant son homologue des Finances, Doudou Fwamba, le vice-ministre du Budget, Elysée Bokumwana, et les dirigeants des trois grandes régies financières (DGI, DGDA, DGRAD).
L’enjeu de cette rencontre était clair et chiffré : trouver les moyens de maximiser les recettes courantes pour l’exercice 2026, dont le projet de loi de finances est en cours d’élaboration.
Un objectif ambitieux face aux réalités du terrain
L’ambition affichée par Adolphe Muzito est de porter le budget à 13 milliards de dollars américains des recettes courantes, un bond considérable par rapport aux 9,9 milliards projetés dans la dernière loi de finances rectificative. Cependant, la réalité des prévisions des administrations financières, issues des récentes conférences budgétaires, vient tempérer cet enthousiasme.
Selon Rolly Lengo, directeur de la Direction générale de politique et programmation budgétaire (DGPPB), les régies n’envisagent pour l’instant qu’un montant de 11 milliards USD, un chiffre inférieur aux 11,7 milliards prévus dans le cadre budgétaire à moyen terme adopté en juillet.
«Les discussions ont porté sur cet objectif de 13 milliards USD des recettes courantes. Étant donné qu’il y a beaucoup de contraintes à réaliser, les discussions se poursuivent, afin d’atteindre au moins les 11,7 milliards », a expliqué M. Lengo à l’issue de la réunion.
Face à cet écart, le VPM Muzito a donné des orientations pragmatiques. Il a invité les responsables des régies à se concentrer dans un premier temps sur l’objectif minimal de 11,7 milliards, tout en identifiant des mesures concrètes pour le dépasser et viser au moins 12 milliards.
Cette approche démontre la méthode d’un homme qui maîtrise les arcanes des finances publiques, ayant lui-même occupé le poste de ministre du Budget, avant de diriger le Gouvernement.
Un appel au civisme fiscal
Au-delà de l’optimisation administrative, la réussite de ce plan passe irrémédiablement par une augmentation des recettes fiscales. Le Gouvernement lance donc un appel solennel au « civisme fiscal » des contribuables.
« Il faudra qu’ils puissent contribuer davantage, payer l’impôt à tous les niveaux », a plaidé Rolly Lengo, rappelant que ces fonds sont indispensables pour financer les infrastructures scolaires, sanitaires, routières et assurer le paiement des salaires et le fonctionnement des services publics.
Cette offensive budgétaire s’inscrit dans la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, et fait écho aux actions déjà menées pour alléger le pouvoir d’achat, comme la réduction de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) sur les biens de première nécessité. Le retour d’Adolphe Muzito aux commandes du Budget annonce une rigueur et une détermination sans faille pour assainir et booster les finances publiques congolaises. La route vers les 13 milliards s’annonce néanmoins semée d’embûches.
Econews