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RDC : les négociations pour un accord de paix avec le groupe armé M23 patinent

Les délégations du M23 et du gouvernement congolais ne se sont pas réunies à Doha pour poursuivre les négociations pour la paix. Le Qatar ne désespère pas d’amener les belligérants autour de la table. 

Les négociations cahotent. Initialement prévue au plus tard le 17 août, la signature finale de l’accord de Doha entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le groupe rebelle M23 n’a pas eu lieu. Ce processus est pourtant indispensable pour espérer ramener la paix à l’Est du Congo. Ce lundi, alors que le deal aurait déjà dû être finalisé, un responsable qatari a déclaré qu’« un projet d’accord de paix a été partagé avec les deux parties » au conflit. Il a précisé que Doha s’apprêtait à « accueillir un important cycle de négociations » dans les prochains jours.

Cet engagement devait faire suite à un premier accord entre le Congo et le Rwanda, validé à Washington fin juin. Dans la guerre qui meurtrit les régions orientales de la RDC, Kigali soutient et pilote la milice armée du M23, qui contrôle désormais de larges pans de territoires congolais aux dépens de Kinshasa. Mais jusqu’ici, les délégations du M23 et du Congo ne se sont même pas réunies. Comme un message peu encourageant, des représentants de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et du M23 se sont même rendus début août à Bukavu, autre bastion de la rébellion proche de la ligne de front.

L’un des points de blocage se situe dans la libération de prisonniers de guerre, capturés lors des affrontements entre le M23 et les forces armées congolaises (les FARDC). Selon une déclaration de principe validée par les deux parties, un mécanisme d’échange de prisonniers devait être mis en place sous la supervision du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d’ici la signature finale de l’accord. Le M23 avait conditionné sa participation aux négociations à la libération de certains de ses membres, sans quoi il ne se rendrait pas au Qatar. Le processus ne semble pas avoir abouti.

Les combats se poursuivent malgré le cessez-le-feu…

Un cessez-le-feu devait théoriquement être mis en place depuis la mi-juillet, afin de donner une chance aux négociations d’aboutir. Mais de violents combats se sont poursuivis ces dernières semaines sur plusieurs fronts dans le Nord et le Sud-Kivu. Dans le Nord-Kivu, le M23 a même continué son avancée territoriale vers la cité stratégique de Pinga. Dans le Sud-Kivu, les rebelles se sont également emparés de nouvelles localités, selon les correspondants de Radio France Internationale et les médias locaux. Selon « les témoignages directs reçus par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, au moins 319 civils ont été tués par le M23, soutenu par des membres des forces de défense du Rwanda, entre le 9 et le 21 juillet », dénonçait l’ONU la semaine dernière. Dans des déclarations filmées aux accents bellicistes, les porte-parole de chaque camp s’accusent mutuellement de violer la trêve.

Au-delà de l’accord de Doha, c’est le processus de paix régional tout entier qui prend du retard. Lors de « l’accord de Washington » signé entre le Rwanda et le Congo, il était prévu que les Forces démocratiques de libération du Rwanda soient neutralisées. Formé à l’origine d’anciens génocidaires rwandais, ce groupe rebelle hutu a soutenu l’armée congolaise dans sa guerre contre le M23. En parallèle, le Rwanda devait retirer ses mesures dites « défensives » dans un délai de trois mois. Si une première réunion a bien eu lieu sur le sujet début août, aucune information n’a filtré sur la concrétisation de ces projets de neutralisation.

Avec lesoir.be

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