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Embouteillages à Kinshasa : quand Bemba déplace le problème vers le contrôle des permis de conduire (Tribune)

Kinshasa étouffe sous les embouteillages. En réponse, le VPM en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, sort… le contrôle des permis de conduire. Pour Jean-Pierre Bemba, la solution ne serait pas dans la réhabilitation des routes, mais dans le contrôle des permis de conduire. Une diversion qui fait ricaner dans les bouchons, tant elle évite soigneusement les vrais problèmes. Sous les initiales F.P., un analyste aborde le problème.

Incapable de trouver une solution structurelle aux embouteillages qui paralysent Kinshasa, le vice-premier ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Bemba, a choisi d’ouvrir un nouveau front : le contrôle des permis de conduire.

À première vue, l’initiative peut sembler pertinente. Qui nierait la nécessité d’assainir nos routes et d’imposer un minimum de discipline aux conducteurs ? Mais en réalité, ce changement de cap ressemble davantage à une diversion qu’à une réponse aux véritables attentes de la population. Car les embouteillages, eux, persistent. Pire encore, ils s’aggravent chaque jour, la ville ne disposant pratiquement que trois (3) routes praticables: boulevard du 30 Juin, du boulevard Lumumba et de l’avenue 24 novembre.

Ceux qui espéraient des mesures fortes — plan de circulation adapté, réhabilitation de grandes artères de la ville, soit 95% des routes impraticables — constatent avec amertume que rien n’avance. La population est plongée dans un chaos routier permanent, du lundi au dimanche, 24 heures sur 24.

Au lieu de s’attaquer aux vraies causes, l’autorité se concentre sur la paperasse et les amendes. Une telle stratégie risque surtout d’alimenter la corruption et la tracasserie, déjà endémiques dans ce secteur, et de ternir l’image du gouvernement Suminwa II.

Le peuple attend des réformes de fond, et non des opérations sporadiques ressemblant à de simples « coups de communication ». Le contrôle des permis ne doit pas devenir un prétexte pour détourner le regard du vrai chantier : mettre fin au chaos urbain qui asphyxie la capitale, voilà ce que demande le peuple.

L’histoire récente de la circulation alternée nous l’a appris : la sécurité routière ne s’improvise pas. Elle se construit avec une vision claire, un plan cohérent et la volonté de s’attaquer aux causes profondes — et non aux seuls symptômes.

FP

 

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