C’est une page de crise interne qui se tourne au sein de l’UDPS/Tshisekedi, le parti au pouvoir en République Démocratique du Congo. Après une période d’intenses tensions et une véritable guerre des tranchées pour le contrôle du Secrétariat général, les deux principaux rivaux, Augustin Kabuya et Deo Bizibu, ont officialisé leur réconciliation ce mardi au siège du parti. L’heure est désormais à la consolidation de l’unité, à l’approche du Congrès crucial prévu en décembre prochain.
Depuis plusieurs semaines, l’UDPS était secouée par une lutte de pouvoir ouverte, chacun des deux cadres revendiquant, avec le soutien de sa propre base, la légitimité pour occuper le poste de Secrétaire général. Cette rivalité, qui a failli sérieusement déstabiliser le parti présidentiel, a pris fin de manière spectaculaire.
Devant une foule de sympathisants et de cadres réunis, les deux hommes, autrefois frères ennemis, se sont affichés main dans la main. Ce geste symbolique fort a été interprété comme l’acte de naissance d’une paix des braves, mettant un terme définitif à la division qui paralysait l’appareil politique.
Un appel vibrant à l’unité
Après avoir fumé le calumet de la paix, Augustin Kabuya et Deo Bizibu ont uni leurs voix pour lancer un appel solennel au rassemblement. Ils ont exhorté leurs partisans respectifs à l’apaisement, les invitant à revenir à la maison. Le message était clair et sans équivoque : l’UDPS est « une et indivisible », et l’intérêt supérieur du parti doit primer sur les ambitions personnelles.
Cette réconciliation intervient dans la foulée d’une intervention décisive au sommet de l’État. Il y a quelques jours, les deux protagonistes avaient été reçus personnellement par le Président Félix Tshisekedi. Le Chef de l’État les avait instamment priés de privilégier l’harmonie et l’unité au sein du parti. L’objectif principal est de s’assurer que l’UDPS aborde le Congrès de décembre prochain dans les meilleures conditions de cohésion.
Avec l’apaisement désormais scellé entre Kabuya et Bizibu, le parti présidentiel semble retrouver le chemin de la sérénité nécessaire pour préparer cette échéance majeure et renforcer sa position sur l’échiquier politique national. Reste à savoir si cette unité nouvellement retrouvée tiendra jusqu’au Congrès.
Francis N.