La voix de la République Démocratique du Congo (RDC) a porté haut et fort dans l’enceinte prestigieuse du Forum «Crans Montana». En mission officielle au Royaume du Maroc, le Vice-Premier ministre (VPM) en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, est intervenu sur un thème stratégique : «L’émergence atlantique de l’Afrique : enjeux géopolitiques d’un espace redynamisé». Une allocution remarquée qui positionne résolument Kinshasa sur l’échiquier géoéconomique mondial.
Face à un parterre de décideurs internationaux, le Vice-Premier ministre a déployé une argumentation puissante, présentant la RDC non pas comme un pays à la traîne, mais comme une nation stratégique, «porteuse de solutions » aux grands défis planétaires.
Il a mis en avant l’atout maître du pays : ses minerais critiques.
LA RDC, PILIER DE LA TRANSITION ENERGETIQUE MONDIALE
« La République Démocratique du Congo offre des solutions à un grand nombre de problèmes qui se posent dans le monde aujourd’hui», a-t-il affirmé avec conviction. «La transition énergétique en est un exemple, car les ressources minières nécessaires à cette transition sont disponibles en grande quantité en RDC.»
Ce plaidoyer place la RDC au cœur de la course à la neutralité carbone. Le cobalt, le cuivre, le lithium et autres minerais stratégiques, abondants dans le sous-sol congolais, sont devenus les nouvelles ressources convoitées, et Daniel Mukoko Samba a su en faire un argument de poids pour justifier une meilleure intégration dans les chaînes de valeur mondiales et, surtout, dans l’espace atlantique.
DEFIS LOGISTIQUES ET OPPORTUNITES DE PARTENARIATS
L’orateur n’a pas occulté les obstacles. Il a reconnu les défis logistiques colossaux auxquels fait face la RDC, un géant territorial avec une étroite fenêtre sur l’océan Atlantique. Le développement de corridors de transport efficaces est apparu comme une priorité absolue pour désenclaver l’immense potentiel économique du pays et le connecter aux routes maritimes mondiales.
«À cette 40ème édition du Forum Crans Montana, nous avons jugé utile de mieux présenter la RDC, non seulement à travers son potentiel économique, mais aussi à travers les grands défis qu’elle doit relever », a-t-il expliqué, faisant preuve d’une transparence appréciée dans les cercles économiques.
Pour relever ces défis, le gouvernement congolais mise sur les investissements directs étrangers. Daniel Mukoko Samba a insisté sur l’existence d’un cadre légal attractif, réaffirmant la volonté de Kinshasa d’attirer des partenariats solides pour diversifier et moderniser son économie.
CASABLANCA : S’INSPIRER DU MODELE MAROCAIN DE FINANCE INCLUSIVE
La participation au forum n’était qu’une étape. Immédiatement après, le Vice-Premier ministre s’est rendu à Casablanca pour une rencontre opérationnelle avec Nejjar Al Amine, Président du Directoire d’Al Barid Bank.
L’objectif? S’inspirer de l’expérience réussie de cette institution dans l’accompagnement et la formalisation du secteur informel.
Un enjeu crucial pour la RDC, où une grande partie de l’activité économique échappe encore aux radars de l’État.
«Ce qui est écrit ne vaut pas ce qui est vu», a souligné M. Al Amine, exprimant son ouverture à une coopération concrète et même invitant des stagiaires congolais à se former au sein de sa banque. Une perspective de transfert d’expertise qui pourrait booster l’entrepreneuriat et l’inclusion financière en RDC.
Cette mission marocaine de Daniel Mukoko Samba dépasse ainsi la simple participation à une conférence. Elle esquisse les contours d’une nouvelle diplomatie économique congolaise, proactive, tournée vers des partenariats gagnant-gagnant et déterminée à hisser la RDC au rang de puissance émergente incontournable dans l’espace atlantique.
ECONEWS