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L’ONU contrainte à une cure d’amaigrissement : 14.000 Casques bleus vont être retirés, la Monusco visée

L’Organisation des Nations Unies (ONU) est contrainte d’opérer une réduction massive de ses effectifs de Casques bleus à travers le monde pour des raison de contraintes budgétaires. Suite à la baisse de la contribution financière, notamment celle des États-Unis, près de 13.000 à 14.000 militaires et policiers sur les 50.000 déployés seront renvoyés dans leurs pays d’origine. Cette coupe, estimée à environ 25 % des effectifs sur le terrain et visant un budget global de 5,4 milliards de dollars US pour la période 2025-2026, impactera directement plusieurs opérations, dont la Monusco en République Démocratique du Congo. Le processus de retrait débutera dans les prochaines semaines et s’étalera sur plusieurs mois.

Dans un mouvement sans précédent, les Nations Unies ont annoncé le retrait de milliers de soldats de la paix déployés à travers le monde. Cette décision, qui affectera directement la sécurité de plusieurs régions en crise, est la conséquence directe de pressions budgétaires majeures, avec en ligne de mire une réduction de 15% de la contribution financière des États-Unis.

Selon des documents internes et des sources diplomatiques, ce sont entre 13.000 et 14.000 militaires et policiers sur les plus de 50.000 actuellement déployés qui seront renvoyés dans leurs pays d’origine. Cette réduction représente une baisse d’environ 25% des effectifs sur le terrain, un chiffre qui illustre l’ampleur de la crise financière que traverse le maintien de la paix onusien.

UN BUDGET EN BAISSE POUR DES DEFIS IMMENSES

Le budget alloué aux opérations de paix pour la période juillet 2025 – juin 2026 est estimé à 5,4 milliards de dollars US. Si tous les 193 États membres sont légalement tenus de contribuer, les plus grands bailleurs de fonds demeurent les États-Unis et la Chine. La décision de Washington de réduire sa participation de 15% a créé un trou béant dans les caisses, obligeant l’organisation à revoir sa posture stratégique à la baisse.

«Nous sommes face à une équation difficile : faire plus avec moins, ou dans ce cas précis, faire moins avec beaucoup moins», confie sous couvert d’anonymat un diplomate basé au siège de New York.

UNE ONDE DE CHOC MONDIALE

Le processus de retrait, qui doit débuter dans les semaines à venir et s’étaler sur 12 à 18 semaines, touchera la plupart des missions en cours. Parmi les pays concernés figurent plusieurs points chauds de la planète : La République Démocratique du Congo (RDC), où la Mission de l’ONU (Monusco) est engagée dans une lutte complexe contre des groupes armés; la République centrafricaine (Minusca); le Soudan du Sud (Minuss); le Liban (Finul); le Chypre (Unficyp); et le Kosovo (Minuk).

Le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie, une mission cruciale dans une région instable, ne sera pas non plus épargné par ces coupes drastiques. Au total, l’ONU prévoit une baisse globale de 15% du budget des forces de maintien de la paix pour l’année en cours.

DES CONSEQUENCES OPERATIONNELLES REDOUTEES

Cette réduction massive soulève de vives inquiétudes quant à la capacité des missions restantes à remplir leur mandat de protection des civils et de stabilisation. En RDC, où le retrait partiel de la Monusco était déjà en discussion, cette annonce accélère une transition périlleuse des responsabilités de sécurité aux forces nationales, dans un contexte où la violence persiste dans l’Est du pays.

Cette restructuration forcée marque un tournant pour la diplomatie et la sécurité internationales. Elle pose une question fondamentale : dans un monde de plus en plus instable, la communauté internationale est-elle prête à assumer les conséquences d’un désengagement onusien ?

Pour rappel, les troupes de la Monusco sont une force de maintien de la paix de l’ONU composée de militaires, d’officiers d’état-major, d’observateurs militaires et de policiers de plus de 50 pays. Elles sont déployées en RDC pour protéger les civils, soutenir les institutions congolaises et renforcer les FARDC par des formations et un soutien logistique, d’intelligence et médical. Les effectifs autorisés sont d’environ 14.000 militaires, 660 observateurs et 1.050 policiers.

Econews