La succession de Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale déclenche une bataille politique intense au sein de l’Union sacrée de la nation (USN). Trois forces principales s’affrontent pour le poste convoité de président de la chambre basse : l’UNC (Union pour la nation congolaise) de M. Kamerhe, qui revendique la position comme un droit; l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), le parti présidentiel, qui se positionne comme la première force politique de la chambre basse et estime que le perchoir lui revient; le doyen Christophe Mboso, actuel deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, qui se considère comme le successeur «naturel» de Kamerhe en raison d’anciennes primaires. De plus, l’actuel premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Claude Tshilumbayi (UDPS), se réclame également successeur par ordre de préséance. Cette lutte pour le perchoir est un véritable test de cohésion et menace de créer de sérieuses fissures au sein de l’USN. Kamerhe parti, l’Assemblée nationale est encore loin de retrouver sa sérénité.
L’hémicycle du Palais du Peuple est le théâtre d’une rude bataille de pouvoir dont l’enjeu est des plus symboliques : le perchoir, ce fauteuil de président de l’Assemblée nationale laissé vacant par Vital Kamerhe. Loin d’être une simple passation de pouvoir, cette succession se négocie dans la douleur et menace de créer des fissures durables au sein de la majorité présidentielle.
La course est ouverte, et les prétendants sont nombreux, chacun brandissant ses arguments avec une conviction égale. Au cœur de cette mêlée politique, trois forces principales s’affrontent.
MBOSO, L’HERITIER CONTRARIE, L’UNC RECLAME UN DROIT ACQUIS
Le doyen Christophe Mboso, actuel 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, se considère comme le successeur naturel. Son argument puise sa source dans les primaires qui l’avaient opposé à Kamerhe. Pour son camp, la logique voudrait que celui qui était en lice pour le même poste reprenne le flambeau. Mais cette légitimité historique est farouchement contestée.
L’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le parti de Vital Kamerhe, estime que le perchoir lui revient de droit. La logique partisane est ici invoquée : le poste était occupé par leur leader, il doit donc lui être restitué. Cette position, intransigeante, met en lumière les tensions au sein de l’USN, où la répartition des postes de pouvoir est un équilibre toujours précaire.
L’UDPS IMPOSE SON DROIT
Le parti présidentiel, l’UDPS, et sa mosaïque d’alliés, n’entendent pas rester en marge de ce marchandage. Se réclamant de la première force politique de la chambre basse, les ténors de la mouvance présidentielle estiment qu’il est de leur droit de s’adjuger le perchoir. Cette ambition illustre la volonté du parti au pouvoir de consolider son emprise sur toutes les institutions du pays.
Dans les ondes de la radio Top Congo FM, une autre voix s’est élevée pour revendiquer le fauteuil : celle de Jean-Claude Tshilumbayi, actuel 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Son argument est simple et fondé sur l’ordre de préséance. En tant que numéro deux de l’institution, il se présente comme le successeur logique par intérim, du moins dans un premier temps.
Derrière ces joutes verbales et ces calculs stratégiques se profile un enjeu bien plus grand : la cohésion de l’Union sacrée de la nation. La succession de Vital Kamerhe, loin d’être une simple rotation de personnel, agit comme un révélateur des rivalités et des ambitions qui minent la majorité au pouvoir. Les négociations, menées dans les coulisses, sont âpres. Chaque camp campe sur ses positions, faisant craindre que l’issue de cette bataille ne laisse des fissures profondes et durables dans le paysage politique congolais.
UNE UNION SACREE SOUS TENSION
Le perchoir de l’Assemblée nationale n’a jamais semblé aussi convoité. Alors que les tractations se poursuivent, une question demeure : qui, du droit historique, de la force politique ou de la légitimité protocolaire, l’emportera ? La réponse dessinera les nouveaux rapports de force au sein d’une majorité déjà mise à rude épreuve.
Francis N.

