En avril, l’OMC annonçait une croissance de 0,6% des exportations africaines et de 6,5% des importations en 2025. Une prévision due aux incertitudes liées à la hausse des tarifs américains.
En 2025, l’Afrique devrait enregistrer une croissance plus forte que prévu de ses échanges commerciaux. Selon la dernière mise à jour du rapport « Global Trade Outlook and Statistics », publiée ce mardi 07 octobre, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) anticipe une progression de 5,3 % des exportations africaines de marchandises et une hausse de 11,8 % des importations sur l’année 2025.
Ces projections s’affichent en hausse par rapport à celles d’avril qui prévoyaient une croissance de 6,5 % pour les importations et 0,6 % pour les exportations. En effet, ces perspectives avaient été assombries par les tensions commerciales provoquées par la nouvelle vague de hausses tarifaires, décidée par l’administration américaine de Donald Trump, qui avait ravivé les risques de fragmentation du commerce mondial. L’OMC estimait alors que ces mesures pèseraient sur la croissance des échanges, en particulier sur les flux Sud-Nord. Mais la vigueur observée au premier semestre 2025 a conduit l’organisation à relever sensiblement ses projections pour l’ensemble des régions, y compris l’Afrique.
Côté importations, l’OMC note que l’Afrique enregistrera la plus forte croissance au monde en 2025, loin devant l’Asie (+5,7 %) et l’Amérique du Sud (+8,8 %).
Sur le plan des échanges de services commerciaux, le continent reste à la traîne. L’OMC prévoit une croissance de 1,3 % des exportations de services en 2025, après +4,9 % en 2024, suivie d’une remontée à 2,1 % en 2026. En comparaison, la moyenne mondiale atteindra +4,6 % en 2025 et +4,4 % en 2026, soutenue par le dynamisme des services numériques et des flux liés à l’intelligence artificielle. Les économies africaines qui misent sur la digitalisation des services, notamment le Kenya, l’Égypte et le Nigeria, devraient bénéficier d’un surcroît de croissance dans les secteurs des télécommunications et des services informatiques.
Globalement, le commerce mondial de marchandises devrait croître de 2,4 % en 2025, contre une estimation de -0,2 % en avril, avant de ralentir à 0,5 % en 2026. Cette accélération temporaire s’explique par « l’anticipation des importations en Amérique du Nord avant la mise en place de tarifs plus élevés, des conditions macroéconomiques favorables […], ainsi qu’une hausse de la demande de biens liés à l’intelligence artificielle » indique le rapport. Toutefois, la montée du protectionnisme et la faiblesse anticipée de la croissance mondiale risquent de freiner la reprise dès 2026.
Pour l’année prochaine, l’OMC s’attend à ce que les exportations du continent affichent une croissance nulle, tandis que les importations ralentiraient à 5,4 %, un niveau toutefois supérieur à la moyenne mondiale (+0,5 %).
Avec Agence Ecofin

