La diplomatie française tente de donner un nouveau souffle aux efforts de paix dans une région des Grands Lacs en proie à des violences persistantes. Le Quai d’Orsay a officiellement annoncé la tenue, le 30 octobre prochain à Paris, d’une « Conférence de soutien à la paix et à la prospérité » pour cette région d’Afrique centrale, en particulier l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Organisé en partenariat étroit avec le Togo, qui joue le rôle de médiateur de l’Union africaine pour cette zone, cet événement vise à sortir des sentiers battus. La communauté internationale, souvent critiquée pour son attentisme, est appelée à se mobiliser sur plusieurs fronts.
Une triple ambition
L’agenda de la conférence est ambitieux. Il s’agira, en premier lieu, de répondre à l’urgence humanitaire criante qui frappe des millions de personnes déplacées et vulnérables dans l’Est de la RDC. Les bailleurs de fonds seront interpellés pour une mobilisation financière concrète.
Ensuite, Paris et Lomé entendent soutenir et relancer les dynamiques de négociation et de médiation en cours. Ces processus, portés par un trio inhabituel comprenant les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine, n’ont pour l’instant pas réussi à enrayer durablement le cycle des violences. La conférence de Paris pourrait servir de catalyseur pour débloquer des situations politiques complexes.
Enfin, les organisateurs placent un accent fort sur l’intégration économique régionale, présentée comme le vecteur indispensable d’une paix durable. Cette réflexion s’inscrira en marge du Forum de Paris sur la Paix, soulignant le lien indissoluble entre sécurité et développement.
Un signal fort dans un contexte tendu
Cette initiative intervient à un moment où la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste extrêmement volatile, malgré la présence de forces internationales et régionales. En convoquant cette rencontre, la France, en coordination avec un partenaire africain crédible, cherche à imprimer une nouvelle dynamique et à éviter que la région ne sombre dans une instabilité chronique.
L’enjeu pour les participants sera de passer des déclarations d’intention à des engagements tangibles, tant sur le plan humanitaire que politique. Les populations locales, prises en étau entre les groupes armés et une crise socio-économique profonde, attendent plus que des promesses. Le succès de cette conférence se mesurera à sa capacité à apporter des réponses concrètes et une lueur d’espoir dans une région meurtrie par des décennies de conflits.
Benny L.

