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M. le Président, svp ! Réservez au Dialogue national la re-visitation de la Constitution si l’objectif est vraiment la IV° République !

Ne commettez pas l’heure de limiter une si importante œuvre de Refondation du Congo à l’Assemblée nationale et au Sénat, quelles que soient les ambitions que vous voudriez avoir… 

Monsieur le Président de la République,

LA RE-VISITATION DOIT SE FAIRE DANS LES RÈGLES DE L’ART

Persistantes, des rumeurs font état de votre détermination à toucher à la Constitution, intention que vous avez déjà exprimée en 2024.

En effet, dans votre discours sur l’état de la nation, vous avez fait la déclaration selon laquelle «Il est peut-être temps d’engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle afin d’éliminer les failles qui ralentissent le fonctionnement de notre appareil étatique».

Le débat suscité à l’époque a, au moins, eu le mérite de rétablir la vérité des faits : contrairement à la propagande entretenue depuis 2005, cette Constitution n’a jamais été rédigée à l’étranger, moins encore par des étrangers. Les professeurs Augustin Mampuya, Jean-Louis Essambo et Bob Kabamba en ont relaté les étapes essentielles.

Une vingtaine d’années après sa promulgation et son application, ce texte doit être évalué et, le cas échéant, peut nécessiter sa re-visitation. Après tout, c’est une œuvre humaine perfectible.

Cependant, la re-visitation doit se faire dans les règles de l’art.

Monsieur le Président de la République,

EN 65 ANS D’INDEPENDANCE, LE PAYS EN A CONNU QUATRE, SAUF ERREUR ! 

Nous pensons modestement, nous à « BALISES », que vous avez mieux à faire que de vous laisser enfermer dans le juridisme dont vos constitutionnalistes détiennent l’expertise.

Au cours de vos sept années bientôt de pouvoir, vous avez eu tout le temps de les apprécier et de vous faire une idée exacte de leur capacité de retournement.

Certains, apprenons-nous, cherchent à vous convaincre – si ce n’est pas fait déjà – de la possibilité de limiter le travail à une Assemblée nationale et à un Sénat dominés à 95 % par l’USN, et ce au nom de la légitimité des urnes.

Ils s’appuient sur une jurisprudence : la révision de la Constitution opérée en 2011 au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat dominés par la MP, au grand dam, notamment, de l’UDPS.

D’autres – comme nous – vous conseillent plutôt de vous en remettre à un Dialogue national sans exclusive. Comme celui de Sun City qui n’excluait personne.

Nous soulignons, pour l’histoire, que la révision constitutionnelle de 2011 n’avait pas visé la création d’une nouvelle République, à la différence de la Constitution de 2006 passée par le référendum de 2005 avec pour finalité la création de la III° République.

À propos du référendum constitutionnel, il est bon de rappeler qu’en 65 ans d’indépendance, le pays en a connu quatre, sauf erreur de notre part :

Le premier est lié à la Constitution escomptée de le Conférence constitutionnelle de Luluabourg, aujourd’hui Kananga, en 1964. Le peuple consulté à cet effet s’était prononcé pour.

Hélas !, il eut le coup d’État du 24 novembre 1965.

Le deuxième référendum est lié à la Constitution de 1967. Celle qui avait prévu 2 partis politiques pour finalement en imposer un : le MPR. Mais surtout, référendum ouvert à tous les ressortissants rwandais qui séjournaient au Kivu !

Le troisième est celui de 1974 pour faire du MPR un PARTI-ETAT.

Le quatrième et dernier référendum en date remonte à 2005. Celui boycotté par votre parti.

Monsieur le Président de la République,

POUR UNE CONSTITUANTE QUE SERA LE DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF

Pour être conséquent avec lui-même, l’UDPS devenu parti présidentiel ne peut pas se passer du référendum pour toute nouvelle Constitution, surtout quand l’objectif est l’avènement d’une nouvelle République : la IV°.

D’ailleurs, nous dirions même que c’est un devoir pour votre parti.

Pour rappel, son leadership assuré dans l’Opposition pendant la Conférence nationale souveraine entre 1991 et 1992 visait la création de la III° République ; la I° République ayant fonctionné sous Joseph Kasa-Vubu entre 1960 et 1965, la 2° sous Mobutu entre 1965 et 1990.

La crise de cohabitation Mobutu-Etienne Tshisekedi en renvoya l’avènement aux calendes grecques, si bien c’est du Dialogue intercongolais que sortira la République actuelle.

Ainsi, le référendum duquel est escomptée la naissance de la IV° République plaide pour une constituante que sera le Dialogue national.

Et pour cause !

Monsieur le Président de la République,

LEGUER AU CONGO UNE NOUVELLE CONSTITUTION ET UN NOUVEL ORDRE INSTITUTIONNEL

Normalement, premier chef d’Etat congolais issu de la première alternance démocratique en RDC en 2018, vous auriez dû être le Mandela de la RDC, et ce en commençant par consolider cet acquis exceptionnel, c’est-à-dire améliorer la gouvernance institutionnelle dans les domaines-clés de l’État de droit,  des Droits de l’homme et de la Démocratie.

Sous votre mandat, ses concepts devraient être promus, valorisés.

À propos de la Démocratie, sous votre mandat la RDC aurait dû avoir les meilleures élections jamais organisées au pays depuis 1960, quitte à gagner avec 20 %, et non vous afficher avec le score de 73 % ! Dès lors que la CENI avait reconnu l’existence des fraudes électorales avec les machines à voter trouvées chez des particuliers (tous de l’USN), la Cour Constitutionnelle devrait invalider les voix recueillies par les candidats indexés. Elle s’en est abstenue.

À trois ans de l’échéance de votre second et dernier mandat, vous pouvez prêcher par l’exemple. Le bon.

Si vos prédécesseurs ne l’ont pas fait à temps, vous pouvez créer la différence en annonçant votre détermination à rendre le tablier en 2028, question de respecter les deux mandats prévus à l’article 70 de la Constitution.

Et, partant, confirmer votre volonté de léguer au Congo une nouvelle Constitution et un nouvel ordre institutionnel comme l’UDPS le voulait, pour autant que ce dernier ait préservé la volonté des pères fondateurs de 1982.

Monsieur le Président de la République,

S’ABSTENIR DU COPIER-COLLER

Comme évoqué dans la livraison du samedi 18 octobre 2025  intitulé «Une semaine après la main tendue de F. Tshisekedi à P. Kagame, Joao Lourenço insiste sur la tenue du Dialogue national !, l’UDPS a retenu énormément de griefs contre les régimes Mobutu, L-D. Kabila et Joseph Kabila.

Pour être conséquent avec lui-même, votre parti aurait dû commencer par les compiler et les traiter (résoudre) un à un, en y faisant participer la communauté nationale.

Au débit de tous ces régimes, l’UDPS retenait entre autres griefs les violations des droits de l’homme (arrestations et détentions arbitraires, répression des manifestations publiques, atteintes à la liberté d’opinion, etc.), les détournements des deniers publics, la corruption, le tribalisme, la justice à la tête du client, etc.

Vous serez au moins d’accord avec nous que depuis 7 ans bientôt, le régime UDPS fait pire alors qu’il devait s’abstenir du «copier-coller» pour établir la différence.

Vous conviendrez avec nous que tous ces travers, si nous sommes sincères avec nous-mêmes, n’ont aucun lien de cause à effet avec la situation sécuritaire à l’Est, précisément le Rwanda.

Monsieur le Président de la République,

« J’AI ACHEVÉ UN MONUMENT PLUS DUR QUE L’AIRAIN » (HORACE)

La question, c’est vrai, est de savoir pour quand le Dialogue national puisque vous êtes en train de consommer le mandat quinquennal pour lequel vous avez été élu en décembre 2023.

Selon certaines indiscrétions, vous l’envisager pour 2028.

À supposer que cela soit vrai, nous notons, à « BALISES », que même en 2028, ce sera toujours sous votre mandat, car après le 30 décembre, vous êtes déjà hors mandat.

Certes, il y a la jurisprudence avec Mobutu (dont le mandat constitutionnel s’achevait en 1991 mais qui s’est maintenu aux affaires jusqu’à 1997) et avec Joseph Kabila (dont le mandat tout aussi constitutionnel s’achevait en 2016 mais qui l’a prolongé jusqu’en 2018).

La question est de savoir, Monsieur le Président de la République, ce que vous gagnez du clonage car l’Udps – dont vous incarnez la lutte – s’opposait à toute prolongation du mandat !

Si vous êtes dans la logique du «copier-coller », c’est que le combat de votre parti (1982-2024) n’aura été qu’on gros mensonge. Ce dont nous doutons.

Par contre, vous avez un meilleur, ou plutôt le meilleur cadeau de votre mandat à offrir au peuple congolais : le Dialogue national pour la Refondation de la République Démocratique du Congo.

Car au cours de ces assises dépouillées de tout ce qui avait piégé la CNS en 1991-1992 et le DIC en 2001-2023 (vos proches le savent), le forum escompté est celui de la normalisation de la vie politique nationale en interne et en externe.

A son terme – quel que soit le schéma qui en sortira – au moins vous serez en mesure de dire comme Horace : « J’ai achevé un monument plus dur que l’airain ».

Ce monument, vous vous en doutez, c’est la RDC.

Cette refondation est plus importante que la paix des braves à  conclure avec Paul Kagame, plus importante que les Rocades de Kinshasa, les universités de Mbuji-Mayi, Kananga et Bunia, les RN réunies !

Nous vous conseillons en toute humilité de lancer un appel au ressaisissement général en préparation du rendez-vous permettant à ceux qui ont à réparer de réparer – notamment vous-même –  et à ceux qui des initiatives à émettre à de s’y employer, également vous aussi. De sorte qu’à l’issue des assises, vous puissiez assumer pour vos prédécesseurs indistinctement et pour vous même. Cela fera votre Grandeur.

Bien entendu, personne ne vous force de quoi que ce soit.

Monsieur le Président de la République,

Nous vous remercions de l’attention accordée à cette Lettre Ouverte adressée à Votre Honneur le cœur sincère.

Omer Nsongo die Lema

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