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Tshisekedi tape du poing sur la table : pas de missions à l’étranger sans l’aval du ministère des Affaires étrangères

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a mis fin à des années de pratiques jugées dispendieuses et désordonnées. Vendredi, en Conseil des ministres, le Chef de l’État a tapé du poing sur la table, ordonnant la fin du libertinage dans les missions officielles à l’étranger.

Désormais, aucune mission à l’étranger, qu’elle émane d’un ministre, d’un directeur général d’office ou de tout autre mandataire public, ne pourra être entreprise sans avoir au préalable requis et obtenu l’avis favorable du ministère des Affaires étrangères. La directive présidentielle impose également l’implication systématique des consulats et ambassades congolaises établies dans les pays de destination.

Une mesure d’assainissement des finances publiques

Cette décision radicale intervient dans un contexte où l’État congolais peine à assainir ses finances publiques. Elle vise explicitement à mettre un terme à la prolifération de missions souvent considérées comme inutiles, superflues et particulièrement budgétivores

«C’est une mesure de bon sens et de rigueur financière », commente une source gouvernementale, estimant que « pendant trop longtemps, des missions aux objectifs flous, voire personnels, ont été effectuées aux frais de l’Etat, alourdissant inutilement la dépense publique. »

En confiant au ministère des Affaires étrangères le rôle de filtre et de régulateur, le Président Tshisekedi entend restaurer la crédibilité et la solennité de la représentation de l’État à l’international. Le ministère devra, non seulement évaluer la pertinence et l’opportunité de chaque déplacement, mais aussi s’assurer de sa bonne préparation et de son articulation avec la diplomatie congolaise.

«Cette mesure va permettre de centraliser l’information, de mieux coordonner notre action internationale et d’éviter les doublons ou les initiatives solitaires qui nuisent à la cohérence de notre politique étrangère », a expliqué à EcoNews une source diplomatique.

Vers une rationalisation de la dépense publique

Au-delà de l’aspect protocolaire et diplomatique, cette décision est largement perçue comme une première étape vers une rationalisation plus large de la dépense publique. En ciblant un poste de dépenses notoirement opaque, le gouvernement envoie un signal fort à ses partenaires techniques et financiers, mais aussi à la population congolaise, récemment secouée par des mesures fiscales controversées.

Si l’annonce a été globalement bien accueillie, son succès dépendra toutefois de la rigueur avec laquelle elle sera appliquée. La capacité du ministère des Affaires étrangères à résister aux pressions politiques et à imposer ses avis, ainsi que la mise en place de sanctions en cas de non-respect de la directive, seront scrutées avec attention.

Le plus évident est que l’ère du « voyage à volonté » pour les officiels congolais semble révolue.

Tighana M.