Rabat élargit son réseau d’influence en Afrique à travers une diplomatie parlementaire et une coopération sécuritaire renforcée. Dans un double mouvement diplomatique significatif, le Maroc a consolidé jeudi ses relations avec deux puissances africaines majeures. Tandis que Rabat recevait le président de l’Assemblée nationale tanzanienne pour un partenariat parlementaire inédit, le Ghana affichait son soutien sans réserve à l’initiative marocaine contre l’utilisation des enfants soldats, illustrant la montée en puissance de l’influence royale sur le continent.
La diplomatie marocaine a enregistré jeudi des avancées significatives dans son maillage continental, avec la concrétisation de deux partenariats stratégiques avec la Tanzanie et le Ghana. Ces développements s’inscrivent dans la continuité de la politique africaine proactive menée sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Tanzanie : une nouvelle ère de coopération parlementaire
Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu à Rabat M. Mussa Azzan Zungu, président de l’Assemblée nationale tanzanienne, fraîchement élu le 11 novembre dernier. Cette visite, la première du dignitaire tanzanien depuis son accession à la présidence du parlement, marque un tournant dans les relations bilatérales.
« Notre pays est déterminé à renforcer ses relations de coopération avec le Maroc », a déclaré M. Zungu aux médias, soulignant la « profondeur des relations unissant les deux pays ». Le responsable tanzanien a exprimé le souhait de voir ces liens se consolider davantage à travers la diplomatie parlementaire, une approche que le Maroc développe stratégiquement pour étendre son influence sur le continent.

Ghana : un allié de poids sur les questions sécuritaires
En parallèle, M. Bourita s’est entretenu avec son homologue ghanéen, M. Samuel Okudzeto Ablakwa, en marge de la Conférence sur la Démobilisation, le Désarmement et la Réintégration des Enfants soldats organisée à Rabat les 20 et 21 novembre.
Le ministre ghanéen a salué le « leadership » de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du Maroc sur cette question cruciale, affirmant la disposition de son pays à « soutenir les efforts du Royaume pour initier un cadre africain » contre ce fléau. Cette prise de position renforce la crédibilité de l’initiative marocaine et consolide la position de Rabat comme acteur majeur de la sécurité en Afrique.
Vers un modèle de coopération inter-africaine
Les deux entretiens ont mis en lumière la volonté commune d’approfondir les relations bilatérales. Avec la Tanzanie, l’accent a été mis sur l’échange d’expériences parlementaires, tandis qu’avec le Ghana, les parties ont convenu de tenir prochainement la 2e Session de la Commission Mixte de Coopération.
Sur les plans régional et international, les consultations ont révélé une « convergence de leurs points de vue concernant les questions d’intérêt commun », les deux pays convenant de renforcer leur coordination au sein des organisations internationales.
Une stratégie continentale qui porte ses fruits
Ces développements diplomatiques simultanés confirment l’efficacité de l’approche marocaine en Afrique, combinant soft power parlementaire et leadership sur les questions sécuritaires. L’ancrage africain du Royaume, érigé en priorité stratégique, continue de s’élargir méthodiquement, avec pour objectif affiché de faire de ces coopérations bilatérales « un modèle exceptionnel de coopération inter-africaine », selon les termes utilisés par le ministère des Affaires étrangères.
Ces renforcements d’alliances interviennent à un moment où le Maroc cherche à consolider son leadership continental face à d’autres puissances régionales, dans un contexte de recomposition des équilibres géopolitiques en Afrique.
Econews

