Jamais deux sans trois. C’est le spectacle que nous offre depuis quelques mois les pays de l’Afrique de l’Ouest. En 18 mois, la sous-région a connu trois coups d’État, alors qu’elle fait face depuis toujours à un terrorisme qui étend désormais ses tentacules au-delà de la région sahélienne. Le dernier en date est celui intervenu lundi au Burkina Faso où des militaires, encore eux, ont mis fin à la démocratie avec la neutralisation du président Kaboré.
Malgré les menaces de la Cédeao (Communauté de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest), après les coups d’Etat de la Guinée et du Mali, les miltaires de l’Afrique de l’Ouest ont choisi la voie des armes pour accéder au pouvoir.
Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, à qui le prochain? C’est la question qui taraude les esprits. Dans la sous-région, la peur hante les esprits. Et personne ne sent dès lors protéger, tout pouvant arriver. Et à tout moment d’ailleurs.
Pour le cas spécifique du Burkina Faso, le régime Kaboré ne résistait plus qu’à une corde raide, tant la protestation allait crescendo, avec une population et une armée qui ne croyaient plus en l’efficacité de l’action publique. Malgré le sursis, le président Kaboré n’a pas eu le temps de se ressaisir, avant d’être chassé du pouvoir lundi par des militaires «révolutionnaires».
A Ouagadougou, c’est le retour à la case départ. Comme en 1983 avec le coup d’Etat menée par Thomas Sankara, avant qu’il ne soit renversé à son tour en 1987 par Blaise Compaoré.
Que retenir de ce syndrome de coup d’Etat qui envahit l’Afrique de l’Ouest ?
A première vue, ces coup d’état en série est le fait d’une rupture entre le pouvoir et son peuple. C’est aussi la preuve de la naïveté des dirigeants de la Cédeao qui font preuve d’une lecture erronée des faits. Comment comprendre que la même Cédéao reste muette quand certains chefs d’Etat tripatouillent pour brouiller le jeu démocratique, mais qu’elle soit curieusement la première à lever la voix lorsque l’un des leurs est chassé du siège présidentiel par des voies non démocratiques.
La Cédéao doit se poser bien des questions. Il est temps qu’elle change sa perception des faits pour ne pas élargir davantage le fossé avec le peuple de la région. Il faut désormais craindre une effet boule de neige dans une région plus que jamais exposée au variant «Goïta », avec cette vague de coup d’Etat parti de la Guinée d’Ibrahim Boubacar Keita, avant d’atteindre la Guinée, puis le Burkina Faso. Qui est le prochain sur la liste ? Suspense !
Econews