A l’Assemblée nationale, l’effet Kabund secoue sérieusement l’Hémicycle. Si, pour l’instant, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, le 1er vice-président de la chambre basse du Parlement, entretient encore le mystère autour de sa démission, annoncée récemment sur son compte, un vent de panique a gagné le Bureau de l’Assemblée nationale présidé par Christophe Mboso Nkodia Pwanga. Un collectif de députés nationaux, réunis sous la bannière « Collectif des députés de 26 provinces » exige la convocation d’une session extraordinaire pour actionner la déchéance du Bureau Mboso. Suspense !
Décidément, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, jusqu’à preuve du contraire 1er vice-président de l’Assemblée nationale, ne veut pas partir seul. Après sa volte-face par laquelle il a mis fin à sa tentative de suspension de ses fonctions à l’Assemblée nationale, les députés nationaux ont décidé de contourner la procédure en visant la déchéance de l’ensemble du bureau Mboso.
Les échos en provenance de la chambre basse du Parlement rapportent qu’un groupe de députés nationaux, réunis dans le cadre du « Collectif des députés de 26 provinces », ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour obtenir le départ du Bureau Mboso. Comme mobile de leur action, le Collectif fait part des « dysfonctionnements » qui affectent, selon lui, la chambre basse du Parlement.
Ce Collectif, piloté par le député Gratien Iracan, a dit avoir accordé trois jours au président du Bureau de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, pour «remettre de l’ordre » dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale, au risque de tomber sous le coup d’une motion de défiance.
L’effet Kabund
A l’Assemblée nationale, les langues ne sont pas prêtes à se délier. Mais, on rapporte que l’action initiée par ce Collectif ne serait pas loin de la crise créée par Jean-Marc Kabund, après l’annonce de sa démission au poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Si tel est le cas, quelle est la part de Mboso dans cette affaire ?
Dans les couloirs du Palais du peuple, on indique que le président de l’Assemblée nationale a affiché, au lendemain de l’annonce de la démission de Kabund, une attitude ambiguë qui n’a pas été bien accueillie dans les rangs de l’Union sacrée de la nation.
«Sa visite à la résidence privée de Kabund, quelques heures après l’annonce de sa démission, n’a pas été bien perçue. Surtout, sa volonté de convaincre Kabund à revenir sur sa démission à revenir sur sa décision, n’est pas loin de la trahison. En réalité, le président Mboso a pris fait et cause pour Kabund, si bien que, si ce dernier doit couler, il ne sera pas épargné », a fait part à Econews un député de l’Union sacrée de la nation.
Un autre rappelle l’épisode Kamerhe en 2008 lorsque son parti, le PPRD, et la majorité au Parlement l’avaient contraint à la démission pour avoir une attitude contraire à la ligne de sa famille. En s’entêtant, la majorité parlementaire a actionné la machine en commençant par isoler Vital Kamerhe par la démission en cascade des membres du Bureau.
«Le cas Kabund ne sera pas forcément géré comme Kamerhe. L’option qui est à l’étude est de précipiter la déchéance du bureau Mboso pour ne pas donner une chance de survie à Kabund», pense un autre député de l’Union sacrée de la nation.
A tout prendre, l’initiative portée par le Collectif de députés de 26 provinces vient de très loin. C’est un vent qui va sûrement d’étendre jusqu’au Sénat, à moins que son président, fin tacticien politique, parvienne à surmonter cette dure épreuve.
Hugo Tamusa