L’amélioration du climat des affaires est loin d’être effective. Ce vieux refrain continue de résonner dans les oreilles des opérateurs économiques, membres de la FEC, sans résultat probant. Le désordre dans ce secteur est tel que ces derniers montent au créneau pour dénoncer les pratiques maffieuses des services de l’Etat habilités ou non aux contrôles dans les entreprises. En témoigne, la multiplicité de ces contrôles. Cette situation justifie la réaction du Gouvernement qui organise, à cet effet, un atelier pour faire examiner par ses experts les doléances de FEC et, éventuellement, proposer des solutions.
Les récriminations de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) adressées au Premier ministre, Sama Lukonde, sur l’asphyxie de ses membres et l’hésitation de la venue de nouveaux investisseurs en République Démocratique du Congo (RDC) font l’objet de travaux des experts du Gouvernement ouverts hier jeudi 27 janvier à Béatrice hôtel, commune de la Gombe à Kinshasa.
Selon le ministre d’Etat en charge du Plan, Charles Mwando, qui a procédé au lancement de ces travaux, les experts de chaque ministère concerné sont appelés à tout mettre en œuvre pour tirer au clair ces doléances de la FEC et proposer des mesures conséquentes pour l’amélioration du climat des affaires. Sans laquelle l’asphyxie des entreprises, membres de cette corporation, est au rendez-vous. Il en est de même des investisseurs, surtout étrangers, qui vont carrément éviter la RDC.
Il a rappelé que, parmi ses doléances, la FEC dénonce les contrôles fiscaux et parafiscaux intempestifs que les services de l’Etat, dont certains non habilités, effectuent dans les entreprises. Il s’agit notamment de l’Inspection générale des Finances (IGF), de l’Agence nationale des renseignements (ANR), du Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Cela, outre les services d’assiette attitrés. De nombreuses missions y sont effectuées, parfois le même jour. Ce sont ces genres de plaintes que les experts vont passer en revue.
La cacophonie au Sud-Kivu
Après ce mot d’ouverture, explicitant le cahier des charges de la FEC, le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), Anthony Nkinzo Kamole, a évoqué, entre autres, la vérification du paiement des droits et taxes par les services non habilités ci-haut cités. Il a aussi signalé la cacophonie qui règne au Sud-Kivu où un commissaire de la Police nationale congolaise procède au contrôle fiscal et exige l’autorisation de l’exercice du commerce et la régularisation du paiement de la taxe sur la valeur ajoutée (Tva). Alors que c’est durant la période que le Gouvernement a suspendu le paiement de cette taxe.
Au regard de cette situation, a fait remarquer Anthony Nkinzo, les opérateurs économiques se sentent asphyxiés. Et cela est préjudiciable au climat des affaires et la mobilisation des recettes de l’Etat ne serait qu’un rêve, affirme la Fédération des entreprises du Congo. Laquelle, a-t-il ajouté, s’inscrit également en faux contre la lourdeur dans la délivrance des attestations fiscales et les contrôles multiples effectués par les parquets de la Gombe et de Matete, notamment, ainsi que par la mairie. Sans oublier un taux élevé d’impôt foncier à Kinshasa.
Par ailleurs, des réactions de quelques ministres présents ont été enregistrées. A l’instar de celle de Mme la ministre d’Etat en charge de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, Claudine Ndusi. Pour qui, la plainte de la FEC est infondée dans la mesure où, en ce qui concerne la multiplicité des contrôles.
Un suivi régulier
Elle fait valoir que la FEC qui sait qui est habilité à les effectuer et que chaque mission a un objectif visé et limité dans le temps. Elle n’a pas manqué de fustiger le fait que des agents de la Direction générale de migration (DGM) procèdent aussi au contrôle des visas de travail. Aussi voudrait-elle qu’il y ait coordination des services et revisiter les textes qui les organisent.
D’autres membres du Gouvernement sont aussi intervenus pour appeler au dialogue permanent entre les gouvernements provinciaux et l’Exécutif central, la décentralisation causant des soucis pour sa réussite. Pour ce faire, les experts de deux institutions devraient se rencontrer pour des solutions idoines. Il faudrait aussi qu’il y ait un suivi régulier dans le cadre du climat des affaires.
A noter, pour ces assises de Béatrice Hôtel, dix jours ont été accordés aux experts, invités à être conscients du manque d’emplois pour les jeunes. Si les entreprises existantes ne se développent pas ou si les opérateurs économiques, nationaux ou étrangers, n’investissent pas en RDC, il serait difficile, voire impossible, de leur offrir des emplois.
Olivier Dioso