Au terme de deux journées de discussions avec ses partenaires, au Pullman du Grand Hôtel de Kinshasa, soit du 25 au 27 janvier 2022, l’Agence nationale d’électrification des milieux ruraux et périurbains (ANSER) est parvenue à lever près de 120 millions de dollars US pour financer des projets inscrits dans son agenda pour l’année 2022.
C’est un pas important qui vient d’être franchi dans le grand projet de l’électrification des milieux ruraux et périurbains. Un motif de fierté pour le directeur général de l’ANSER, Idesbald Chinamula Vuningoma, qui n’a pas caché sa satisfaction de deux jours d’intenses discussions avec les partenaires financiers qui ont répondu présents aux travaux du Pullman Grand Hôtel Kinshasa.
«Nous sommes très satisfaits de ces deux jours des travaux de la table ronde et des résultats auxquels nous sommes parvenus. On ne s’attendait pas vraiment beaucoup a avoir autant de succès, autant d’engouement de la part des partenaires. Nous sommes très impressionnés par ce qui vient de se passer après ces deux jours. Nous sommes très contents», a-t-il dit à la presse à la clôture de ces travaux.
Les cinq grandes attentes
Au début de ces travaux, l’Agence nationale d’électrification des milieux ruraux et périurbains avait fixé cinq grandes attentes, à savoir la coordination entre l’Agence et le Gouvernement congolais; la mobilisation des moyens financiers, soit environ 100 millions USD à investir pour l’année 2022; la mission de mobiliser les partenaires financiers pour financer les études; les mécanismes mis en place par le Gouvernement pour accompagner l’investissement privé; les mécanismes pour la réduction des risques vis-à-vis des investisseurs privés.
Après les échanges fructueux avec différents partenaires, le directeur général de l’ANSER pense que sa structure est prête à affronter les grands défis inscrits à sa création.
«Notre ambition reste celle d’électrifier deux millions de personnes vivant dans les milieux ruraux et périurbains au cours de cette année. Nous avons été sur le terrain avec le Président de la République lors de sa tournée dans l’espace grand Kasaï. Nous avons vu de nos propres yeux la situation critique que traversent nos populations en milieu rural et périurbain, nous étions désagréablement surpris de cette situation. Nous avons présenté le diagnostic auprès de nos partenaires et nous avons travaillé pour convaincre les bailleurs. Parce que l’argent pour faire face à cette situation existe, mais ce qui nous manque, c’est plutôt des projets concrets et le cadre de coordination. Donc, il fallait commencer par présenter un plan global d’électrification du pays à nos partenaires en termes des plans locaux, parce que nous avons utilisé l’approche locale pour développer un plan global. Nous avons travaillé pour ces plans locaux pour rassurer nos partenaires que les investissements, nous le faisons dans un cadre coordonné. Et ça, c’est le premier élément qui a amené les partenaires à comprendre qu’il y a une vision et aussi des ambitions claires et que nous avons une réelle volonté pour aller de l’avant », a-t-il dit. Et de poursuivre : «Au cours de ces assises, nous avons 50 millions USD que nous venons de recevoir de la Banque mondiale pour le fonds de subsides (c’est-à-dire un fonds pour soutenir la population à faible revenu pour pouvoir payer l’accès à l’électricité). La même approche est utilisée par la Suède qui vient d’accorder 27 millions USD. Quant à l’Union européenne, elle investit du côté des entreprises qui ont besoin de fonds de garantie autour de 20 millions USD qui vont être mobilisés pour permettre aux entreprises de pouvoir accéder à des crédits à long terme auprès de différentes banques. Nous avons également le PNUD qui accepte de financer plutôt les études ainsi que FONARED. Nous avons également d’autres partenaires, notamment KFW et les autres qui acceptent de financer les études ».
Après cette table ronde, qui a été pour l’ANSER comme une boussole pour ses activités en 2022, le numéro un de cette structure de l’État renseigne que la prochaine étape consistera à préparer les différents dossiers d’appel d’offres, passer les contrats avec les entreprises et descendre sur le terrain.
«Nous sommes en négociation avec la direction de passation des marchés publics qui a déjà validé notre plan de passation des marchés pour 2022. Donc, il nous reste qu’à lancer les différents dossiers d’appel d’offres. Bref, la prochaine étape est de commencer les différents projets et cela dès le mois de mars 2022 qu’on ait les premiers résultats », a-t-il ajouté.
Sur la base des succès enregistrés au cours de ces travaux, l’USAID prévoit d’organiser une autre concertation des partenaires au mois d’avril prochain pour ceux qui traînent les pieds ou qui n’étaient pas suffisamment informés de pouvoir rejoindre cette dynamique de changement pour l’électrification de la RDC.
Il faut savoir que l’électrification de la République Démocratique du Congo passe par deux grandes choses, à savoir la coordination et les financements.
A noter que cette table ronde a connu un très fort engouement des autorités publiques, en l’occurrence les ministres des Ressources hydrauliques et Électricité, du Développement rural et des PME ainsi que des gouverneurs de province et plusieurs autorités coutumières.
Econews avec zoom-econet