Présent à Nairobi, au Kenya, au Sommet africain sur le climat, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a vanté le grand apport de la RDC comme « pays-solution » dans la lutte contre le changement climatique. Dans son discours, le Premier ministre a proposé une recette à trois paliers pour aider l’Afrique à trouver sa part dans la lutte contre le changement climatique.
Les changements climatiques sont une menace existentielle pour l’ensemble de l’humanité, y compris pour l’Afrique. Alors, comment faire du continent noir un leader vert et une puissance économique ? C’est au fond l’objectif affiché des 54 États du continent, berceau de l’humanité, conviés, depuis lundi, à Nairobi (Kenya) au Sommet africain pour le climat, le premier du genre organisé en Afrique.
Placé sous le thème « Promouvoir la croissance verte et le financement de l’action climatique pour l’Afrique et le Monde », ce sommet est destiné à tracer une nouvelle voie pour l’action climatique en Afrique et dans le monde par la promotion des énergies renouvelables.
Au deuxième jour du Sommet africain pour le Climat, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est monté sur la tribune, au nom du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour donner la position de la République Démocratique du Congo par rapport aux questions soulevées à cette rencontre internationale fondée sur le climat.
Dans une salle archicomble, en présence des Chefs d’État et de Gouvernement, des responsables d’entreprises et des représentants de la Société civile, Sama Lukonde a proposé trois ingrédients par rapport aux défis climatiques évoqués par le sommet de Nairobi.
Il a, en premier lieu, plaidé pour un accès à des conditions justes et équitables des pays africains au financement devant les aider à promouvoir une croissance verte et développer, à l’échelle du continent, des énergies renouvelables. Aussi, a-t-il appelé à la réduction des dettes économiques que les pays africains avaient contractées pendant la crise mondiale de la pandémie de Covid-19.
En deuxième lieu, le Premier ministre a plaidé pour la solidarité sur des projets d’intérêt commun dans le secteur des énergies renouvelables. À ce propos, le Chef du Gouvernement congolais a cité le cas du projet intégrateur du barrage d’Inga qui attend toujours des financements à ce jour. L’autre exemple de solidarité qu’il a cité est celui de la mise en œuvre du projet de développement d’une chaîne de valeur dans la fabrication des batteries. Ce projet est en cours de mise en œuvre conjointement par la République démocratique du Congo et son voisin, la Zambie.
L’occasion était donc donnée au chef du Gouvernement d’appeler la communauté internationale à la solidarité sur des questions de paix et de sécurité dont souffre la RDC depuis près de trois décennies dans sa partie orientale. De l’avis du premier des «warriors», les guerres détruisent les forêts et la biodiversité et favorisent le braconnage.
Dans le troisième ingrédient qu’il a proposé pour les solutions innovantes sur les défis environnementaux, Sama Lukonde a évoqué une nouvelle «économie du climat», axé sur la conservation et la restauration des forêts, mais aussi sur une agriculture susceptible de garantir la santé et la sécurité alimentaire. Ainsi, il a appelé non seulement à la création d’un Fonds d’investissement sur l’économie du climat, mais aussi à un marché de carbone équitable.
Défendant sa position de « Pays Solution» dans la lutte contre le changement climatique, la RDC mise sur ses atouts, à savoir ses 155 millions d’hectares de forêts tropicales (soit, 10% des forêts tropicales de la planète et plus de 60% des forêts du Bassin du Congo), son vaste territoire de 2 345 410 km² disposant de 80 millions d’hectares des terres arables utiles au développement de grands projets agricoles, sa main d’œuvre de plus de 50 millions des jeunes, ses tourbières de plus de 30 gigatonnes de dioxyde de carbone, sa faune et sa flore classant le pays à la 5I” position de puissance mondiale en termes de biodiversité, son potentiel photovoltaïque estimé à 70.000 mégawatts grâce à son exposition naturelle sous la ligne de l’Équateur, son important potentiel énergétique d’environ 37% du potentiel africain et 6% du potentiel mondial, son barrage hydroélectrique d’Inga capable de fournir plus de 100.000 mégawatts, ses 40% des réserves de mènerai stratégique de cobalt dont le pays assure actuellement 60% de la production mondiale, etc.
Bien avant l’allocution du Premier ministre Sama Lukonde, plusieurs hautes personnalités sont intervenues sur la tribune du Sommet africain pour le climat, en l’occurrence le président de la BAD, Akumwimi Adesina, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le Premier Ministre Égyptien, Moustafa, la présidente de la Commission de l’Union européenne, Ursula Von Der Yen, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président du Kenya, William Ruto, le président des Comores, l’envoyé spécial des États-Unis d’Amérique pour l’environnement, Jonh Kerry, le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, le président de l’Erytrée, Isaias Afwerki, le président du Rwanda, Paul Kagame, le président du Sud-Soudan, Salvar Kiir, le président du Sénégal, Macky Sall, le président du Mozambique, Filipe Nyusi, le président du Ghana, Nana Addo Akufo, la présidente de Tanzanie, Mme Samia Suluhu, le président de la Lybie, Muhamed Al-Menfi, le président de Sierra Leonne, Julius Maada, la présidente de l’Éthiopie, Sahle-Whork Zewde, le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, la vice-présidente de l’Angola, Bornito De Souse, le vice-président de la Namibie, Ngololo Mbumba.
De toutes leurs interventions, il ressort la nécessité des financements conséquents en faveur de la lutte contre le changement climatique sur le continent qui, jusque-là, ne bénéficie toujours pas conséquemment des appuis financiers de la communauté internationale malgré ses immenses potentialités devant contribuer à la transition énergétique dans le monde et à la lutte contre les changements climatiques.
C’est le Kenyatta International Convention Centre (KICC), le monument emblématique et symbole de l’engagement du Kenya en faveur de la coopération internationale, qui abrite ces assises.
Africa Climate Summit 2023 (ACS23) de Nairobi est la première édition du genre. Une de ses motivations principales est d’aboutir à une position commune des pays africains à défendre lors de la prochaine Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur les changements climatiques, la COP28 qui se tiendra fin novembre et début décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Ici, la bataille programmée est d’enterrer les énergies fossiles, cause principale du réchauffement climatique, et promouvoir les énergies renouvelables dont l’Afrique dispose des potentialités immenses non encore exploitées.
Le mercredi 6 septembre, lors de la troisième journée des travaux, il est attendu une déclaration commune des pays africains, qui devrait être la position commune du continent à la COP28 qui se tient en novembre prochain à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis.
Avec Celcom/Primature